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La chute de l’empire Google : le verdict qui menace le géant de la tech américaine

Un tournant décisif dans l’histoire de l’internet moderne et bouleverser l’écosystème publicitaire numérique mondial.

La tech américaine connaît un nouveau séisme judiciaire. Google, le géant de Mountain View, vient d’être déclaré coupable d’avoir monopolisé le marché de la publicité en ligne aux États-Unis par une juge fédérale.

Google

Cette décision historique, rendue publique ce jeudi dans un document de 115 pages, pourrait marquer un tournant décisif dans l’histoire de l’internet moderne et bouleverser l’écosystème publicitaire numérique mondial.

La juge fédérale Leonie Brinkema n’a pas mâché ses mots.

Selon elle, les plaignants ont démontré que Google avait « sciemment entrepris une série d’actions anticoncurrentielles pour atteindre et conserver un pouvoir de monopole dans le serveur de publications publicitaires et dans les marchés d’échanges de publicités sur internet ».

Un constat accablant qui vient confirmer les accusations portées par l’administration Biden, qui avait assigné le géant technologique en janvier 2023 devant un tribunal fédéral de Virginie.

Le « triple monopole » de Google : une stratégie d’étranglement du marché

Au cœur de cette affaire se trouve un concept qui a fait mouche auprès des autorités : celui du « triple monopole ».

Contrairement à ce que soutient Google, qui affirme opérer sur un marché unique à double face pour les annonces numériques (le mettant en concurrence avec des entreprises comme Meta ou TikTok), le Département de la Justice américain (DOJ) identifie trois marchés distincts sur lesquels Google exercerait une domination écrasante.

« Google est une fois, deux fois, trois fois un monopoliste », a martelé le représentant du ministère de la Justice, lors des audiences. Cette formule percutante résume la position du gouvernement américain : Google contrôlerait simultanément les serveurs publicitaires pour éditeurs, les bourses d’échange publicitaire (ad exchanges) et les réseaux publicitaires pour annonceurs.

Une position unique qui lui permettrait d’imposer ses conditions à l’ensemble de l’écosystème.

La juge a notamment relevé que « pendant plus d’une décennie, Google a lié son serveur de publication de publicités et les échanges de publicités à travers des clauses contractuelles et une intégration technologique ».

Cette stratégie aurait permis à l’entreprise « d’établir et de protéger sa position monopolistique dans ces deux marchés ». Plus grave encore, Google aurait « assuré son monopole en imposant des politiques anticoncurrentielles à ses clients et en éliminant des caractéristiques favorables de certains produits ».

Parmi les pratiques pointées du doigt figurent les « Unified Pricing Rules » (UPR), des règles qui empêchaient les éditeurs de fixer des prix plus élevés. Une pratique que seul un acteur en position dominante pouvait imposer, selon le DOJ.

Google conteste et annonce faire appel

Sans surprise, Google a immédiatement contesté cette décision et annoncé son intention de faire appel.

« Nous avons remporté la moitié de cette affaire et nous allons faire appel concernant l’autre moitié », a déclaré Lee-Anne Mulholland, vice-présidente de Google, dans un communiqué transmis à l’AFP. « Nous sommes en désaccord avec la décision du tribunal concernant nos outils d’éditeur », a-t-elle ajouté.

La défense de Google repose sur deux arguments principaux.

D’une part, l’entreprise s’appuie sur le précédent juridique « Ohio v. American Express » (2018), une décision de la Cour suprême concernant les marchés à double face, pour affirmer qu’il n’existe qu’un seul marché publicitaire numérique.

D’autre part, Google invoque la décision « Verizon v. Trinko », qui stipule que les entreprises ne sont généralement pas obligées de traiter avec leurs concurrents.

Cependant, la juge Brinkema semble peu convaincue par ces arguments.

Concernant le précédent American Express, elle a déclaré lors des plaidoiries finales : « J’ai lu cette affaire AmEx plus de fois que je ne l’aurais probablement dû. Nous avons affaire à une configuration complètement différente, me semble-t-il. »

L’avocate de Google, Karen Dunn, avait dénoncé une interprétation erronée du droit par le ministère de la Justice. Selon elle, l’affaire serait basée sur une vision dépassée d’internet, ignorant le contexte actuel où les publicités sont aussi placées dans les résultats de recherche, les applications mobiles et les réseaux sociaux.

Une affaire qui s’inscrit dans un contexte mondial de régulation

Cette décision américaine ne survient pas dans un vide juridique. Elle s’inscrit dans un mouvement mondial de régulation des géants technologiques, particulièrement en matière de concurrence. Au Royaume-Uni, Google fait également l’objet d’une action de groupe similaire, déposée auprès du Competition Appeal Tribunal par le cabinet Geradin Partner.

Cette procédure britannique, annoncée mercredi dernier, est menée au nom de « centaines de milliers » d’entreprises et organisations qui ont payé pour être mieux référencées dans les résultats de Google depuis 2011.

Les plaignants soutiennent (avec raison) que Google s’est assuré d’être « le seul moyen viable de faire de la publicité » sur son moteur de recherche, ce qui lui permettrait de « facturer aux annonceurs des prix plus élevés ».

L’autorité britannique de la concurrence, la CMA, a également lancé en janvier une enquête sur le moteur de recherche de Google. Cette investigation pourrait aboutir à la désignation du géant américain comme « société stratégique sur le marché », un statut qui lui imposerait des exigences particulières en vertu d’un nouveau régime sur le numérique entré en vigueur le 1er janvier.

Ce régime britannique est similaire au Règlement sur les marchés numériques (« Digital Markets Act », DMA) de l’Union européenne, que doivent respecter une poignée de géants des technologies dont Apple, Google et Meta. Le DMA vise explicitement à mettre un terme aux abus de position dominante dans le secteur numérique.

Des conséquences potentiellement majeures pour l’écosystème publicitaire

La juge a donné 7 jours aux parties pour lui remettre un calendrier pour la suite de la procédure, afin de déterminer les « remèdes » à cette situation. Si la décision est confirmée en appel, les conséquences pourraient être considérables pour Google, mais aussi pour l’ensemble de l’écosystème publicitaire en ligne.

Le gouvernement américain avait notamment accusé Google de contrôler le marché des bannières publicitaires sur les sites web, y compris ceux de nombreux médias, et d’en profiter pour pratiquer des prix artificiellement élevés et un partage des revenus inéquitable. Des pratiques qui auraient causé des « dommages importants » aux clients de Google et empêché ses rivaux de lui faire concurrence, selon la juge.

Cette affaire n’est pas la seule à laquelle Google doit faire face. Dans un autre procès, le jury d’un tribunal fédéral de Washington a reconnu Google coupable de pratiques anticoncurrentielles dans la recherche sur internet. Le magistrat doit encore statuer sur les contraintes à imposer au géant technologique.

Une nouvelle ère pour la publicité en ligne ?

Cette décision pourrait marquer le début d’une nouvelle ère pour la publicité en ligne. Si Google est contraint de modifier en profondeur son modèle économique et ses pratiques commerciales, c’est tout l’écosystème publicitaire numérique qui pourrait s’en trouver transformé.

Les éditeurs de contenu, qui dépendent largement des revenus publicitaires pour financer leurs activités, pourraient potentiellement bénéficier d’une plus grande concurrence et de meilleures conditions. Les annonceurs, quant à eux, pourraient voir émerger de nouvelles alternatives à Google, avec potentiellement des tarifs plus compétitifs.

Cependant, la transition ne serait pas sans douleur. Google a construit un écosystème publicitaire profondément intégré, et de nombreux acteurs se sont adaptés à ses règles et à ses outils. Un démantèlement ou une réorganisation majeure pourrait créer des perturbations significatives à court terme.

Quoi qu’il en soit, cette décision marque un tournant dans la relation entre les autorités de régulation et les géants technologiques. Après des années de croissance quasi incontrôlée, ces derniers font désormais face à un examen minutieux de leurs pratiques commerciales, avec des conséquences potentiellement majeures pour leur modèle économique.

Pour Google, dont les revenus publicitaires représentent une part écrasante de son chiffre d’affaires, l’enjeu est considérable. La bataille juridique ne fait que commencer, mais elle pourrait bien redessiner les contours du paysage numérique mondial dans les années à venir.

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1 Français sur 3 prêt à acheter sur TikTok : les chiffres qui affolent le e-commerce

À l’ère du e-commerce, les frontières entre divertissement et consommation s’estompent progressivement, transformant radicalement nos habitudes.

Au cœur de cette révolution, TikTok, l’application qui a conquis plus de 25 millions d’utilisateurs français avec ses vidéos courtes et addictives, franchit une nouvelle étape décisive. Depuis le 31 mars 2025, la plateforme a déployé TikTok Shop en France, une fonctionnalité qui métamorphose l’application en véritable site ecommerce.

TikTok Shop

Cette innovation marque un tournant majeur dans l’évolution du e-commerce, en proposant une expérience d’achat totalement intégrée au sein même du réseau social. Fini le temps où il fallait quitter l’application pour finaliser un achat : désormais, la découverte d’un produit et son acquisition se font dans un continuum fluide et immersif, directement depuis le fil d’actualité ou lors de sessions de live shopping captivantes.

L’arrivée de TikTok Shop en France s’inscrit dans une stratégie d’expansion européenne ambitieuse, après des lancements réussis au Royaume-Uni, en Irlande et en Espagne. Ce déploiement E-commerce simultané en France, Allemagne et Italie témoigne de la volonté de TikTok de s’imposer comme un acteur incontournable du « social commerce », ce nouveau paradigme commercial qui fusionne contenu créatif, influence sociale et transaction marchande.

Les premiers chiffres sont éloquents : une semaine seulement après son lancement, 42% des Français déclarent déjà connaître cette fonctionnalité, et plus d’un tiers se disent prêts à y effectuer des achats. Des marques emblématiques comme Carrefour n’ont d’ailleurs pas tardé à investir ce nouveau canal de vente e-commerce, conscientes de son potentiel considérable pour toucher une audience jeune, engagée et friande d’expériences d’achat innovantes.

Mais au-delà de l’engouement initial, TikTok Shop soulève également des questions cruciales sur la protection des données personnelles, l’influence des créateurs de contenu sur les comportements d’achat, et l’évolution globale du commerce en ligne. Entre opportunités commerciales inédites et préoccupations légitimes, cette nouvelle forme d’e-commerce mérite une analyse approfondie.

Dans cet article, nous explorerons en détail le fonctionnement de TikTok Shop, son déploiement stratégique en France, les opportunités qu’il offre aux marques et e-commerçants, son impact sur les consommateurs, les enjeux réglementaires qu’il soulève, sa position face à la concurrence, et enfin les perspectives d’avenir de ce modèle commercial révolutionnaire. Plongeons ensemble dans cette nouvelle ère du commerce social qui pourrait bien redéfinir durablement nos façons d’acheter et de vendre en ligne.

1. TikTok Shop : Qu’est-ce que c’est et comment ça fonctionne ?

Une extension ecommerce intégrée à l’écosystème TikTok

TikTok Shop représente bien plus qu’une simple fonctionnalité d’achat en ligne. Il s’agit d’une véritable extension commerciale entièrement intégrée à l’application TikTok, permettant aux utilisateurs d’acheter des produits sans jamais quitter leur fil d’actualité. Cette innovation transforme l’application, initialement centrée sur le divertissement, en un espace e-commerce interactif où la frontière entre contenu créatif et expérience d’achat s’estompe complètement.

Officiellement baptisé « Discovery e-commerce«  par TikTok, ce concept repose sur une idée simple mais révolutionnaire : permettre aux utilisateurs de découvrir et d’acheter des produits de manière naturelle et fluide, au fil de leur navigation sur la plateforme. Contrairement aux modèles traditionnels d’e-commerce où l’intention d’achat précède la recherche de produits, TikTok Shop inverse la logique en proposant une expérience où la découverte précède et suscite le désir d’achat.

Cette approche s’inscrit parfaitement dans l’ADN de TikTok, une plateforme où l’algorithme personnalise en permanence le contenu proposé en fonction des centres d’intérêt de chaque utilisateur. Ainsi, les produits suggérés s’intègrent naturellement dans un flux de contenus déjà adaptés aux préférences individuelles, augmentant considérablement les chances de conversion.

Les quatre formats de vente e-commerce disponibles

TikTok Shop se déploie à travers quatre formats de vente e-commerce distincts, chacun répondant à des contextes d’utilisation et des objectifs commerciaux spécifiques :

1. Vidéos avec fonctionnalité d’achat intégrée au fil d’actualité « Pour toi »

Le premier format E-commerce, et sans doute le plus emblématique, consiste à intégrer des liens d’achat directement dans les vidéos courtes qui apparaissent dans le fil d’actualité personnalisé. Concrètement, lorsqu’un créateur de contenu ou une marque présente un produit dans une vidéo, celui-ci peut être étiqueté et rendu accessible d’un simple clic. Une icône discrète signale la présence de produits achetables, et l’utilisateur peut alors accéder instantanément à la fiche produit sans interrompre son expérience de visionnage.

Cette intégration subtile transforme chaque vidéo en potentielle vitrine commerciale, tout en préservant l’aspect divertissant et authentique qui fait le succès de TikTok. Les créateurs peuvent ainsi monétiser naturellement leur contenu, tandis que les marques bénéficient d’un contexte d’exposition particulièrement favorable.

2. Live Shopping : l’achat e-commerce en direct et interactif

Le deuxième format, le Live Shopping, représente peut-être l’innovation la plus disruptive. Il s’agit de sessions de diffusion en direct pendant lesquelles les vendeurs ou créateurs présentent des produits, répondent aux questions des spectateurs et proposent des offres exclusives, le tout avec la possibilité d’acheter instantanément les articles présentés sur l’application de E-commerce.

Cette formule, déjà extrêmement populaire en Asie, notamment en Chine, combine les atouts du téléachat traditionnel (démonstration détaillée, sentiment d’urgence) avec les avantages des réseaux sociaux (interaction en temps réel, communauté engagée). Les utilisateurs peuvent poser des questions, demander des précisions ou partager leur enthousiasme via les commentaires, créant ainsi une expérience d’achat collective et interactive.

Le Live Shopping se révèle particulièrement efficace pour les produits nécessitant des explications ou des démonstrations, comme les cosmétiques, les appareils électroniques ou les vêtements. Les taux de conversion y sont généralement supérieurs aux autres formats, témoignant de l’efficacité de cette approche immersive et participative.

3. Vitrine produits : le mini site e-commerce personnalisé

Le troisième format prend la forme d’une vitrine produits accessible directement depuis le profil d’une marque ou d’un créateur. Ce mini-site ecommerce rassemble l’ensemble du catalogue disponible, permettant aux utilisateurs de parcourir les différentes offres, consulter les détails (prix, caractéristiques, avis) et effectuer des achats.

Cette vitrine fonctionne comme un point d’ancrage commercial permanent, complémentaire aux formats plus dynamiques que sont les vidéos et les lives. Elle offre une expérience d’achat plus traditionnelle et structurée, tout en bénéficiant de l’écosystème TikTok et de sa communauté engagée.

4. Onglet Boutique e-commerce : la marketplace centralisée

Enfin, l‘onglet Boutique constitue une véritable marketplace intégrée à l’application, regroupant l’ensemble des produits disponibles. Les utilisateurs peuvent y effectuer des recherches spécifiques, découvrir les promotions en cours, gérer leurs commandes et accéder à des recommandations personnalisées.

Cet espace centralise l’offre commerciale et facilite la découverte de nouveaux produits ou vendeurs. Il propose également du contenu interactif avec fonctionnalité d’achat intégrée, brouillant encore davantage la frontière entre divertissement et commerce.

Une intégration fluide dans l’expérience utilisateur

La force de TikTok Shop réside dans son intégration parfaite à l’expérience utilisateur globale de l’application. Contrairement à d’autres plateformes où les fonctionnalités commerciales semblent parfois greffées artificiellement, TikTok a conçu son système d’e-commerce comme une extension naturelle de son écosystème.

L’interface reste épurée et intuitive, les transactions s’effectuent en quelques clics, et l’ensemble du parcours d’achat se déroule sans friction ni redirection externe. Cette fluidité est essentielle pour préserver l’engagement des utilisateurs et maximiser les conversions.

Par ailleurs, TikTok Shop s’appuie sur la puissance de l’algorithme de recommandation de la plateforme pour proposer des produits pertinents à chaque utilisateur. Cette personnalisation E-commerce poussée augmente considérablement la pertinence des suggestions commerciales et, par conséquent, leur efficacité.

Enfin, l’aspect communautaire et social reste au cœur de l’expérience TikTok Shop. Les utilisateurs peuvent interagir avec les vendeurs e-commerce, partager leurs avis, recommander des produits à leurs amis ou participer à des événements commerciaux collectifs. Cette dimension sociale enrichit l’expérience d’achat et renforce le sentiment d’appartenance à une communauté, créant ainsi un environnement particulièrement propice à la conversion et à la fidélisation.

2. Déploiement stratégique en France

Une expansion internationale progressive et calculée

Le déploiement de TikTok Shop en France s’inscrit dans une stratégie d’expansion internationale soigneusement orchestrée par la plateforme de e-commerce. Loin d’être improvisé, ce lancement est le fruit d’une approche progressive qui a permis à TikTok de tester, d’affiner et d’adapter son modèle de social commerce à différents marchés avant de l’introduire dans l’Hexagone.

L’aventure TikTok Shop a débuté en 2021 au Royaume-Uni, premier pays occidental à bénéficier de cette fonctionnalité après son succès initial en Asie. Ce choix stratégique a permis à la plateforme de tester son concept sur un marché européen mature en matière d’e-commerce, tout en restant dans un environnement anglophone facilitant l’adaptation de l’interface et du support client.

Fort de cette première expérience européenne concluante, TikTok a ensuite étendu sa solution commerciale aux États-Unis et à plusieurs pays asiatiques, consolidant sa présence sur les marchés les plus dynamiques du commerce en ligne. Fin 2024, l’Irlande et l’Espagne ont rejoint la liste des pays bénéficiant de TikTok Shop, préparant ainsi le terrain pour une expansion plus large en Europe continentale.

C’est finalement le 31 mars 2025 que TikTok Shop a fait son entrée officielle en France, dans le cadre d’un lancement simultané incluant également l’Allemagne et l’Italie. Cette synchronisation témoigne d’une volonté d’établir rapidement une présence E-commerce significative sur les trois plus grands marchés de l’Union européenne, créant ainsi un effet d’échelle favorable au développement de l’écosystème commercial de la plateforme.

Le lancement français : timing et contexte

Le choix du printemps 2025 pour le lancement en France n’est pas anodin. Cette période, traditionnellement propice à la consommation avec l’arrivée des nouvelles collections et le renouvellement des garde-robes, offrait un contexte favorable à l’introduction d’une nouvelle plateforme d’e-commerce.

Par ailleurs, ce timing coïncide avec une maturité croissante de l’audience française de TikTok, qui compte désormais plus de 25,1 millions d’utilisateurs actifs dans l’Hexagone. Plus significatif encore, ces utilisateurs passent en moyenne plus d’une heure par jour sur l’application, créant ainsi un potentiel d’exposition commerciale considérable.

Le contexte économique et commercial français présentait également des conditions favorables, avec un secteur du e-commerce en pleine transformation et des consommateurs de plus en plus réceptifs aux nouvelles formes d’achat en ligne. L’essor du live shopping et du social commerce, bien qu’encore émergent en France comparé à l’Asie, avait déjà préparé le terrain pour l’arrivée d’une solution intégrée comme TikTok Shop.

Enfin, le cadre réglementaire européen, malgré sa vigilance accrue envers les géants du numérique, offrait une stabilité suffisante pour envisager un déploiement à grande échelle, sous réserve de conformité aux exigences du RGPD et des diverses directives sur le E-commerce.

Des résultats initiaux impressionnants

Les premiers résultats du lancement en France se sont révélés particulièrement encourageants, dépassant même les prévisions les plus optimistes de la plateforme. Selon une étude menée par Discurv et publiée le 9 avril 2025, soit à peine une semaine après le lancement, 42% des Français déclaraient déjà connaître cette nouvelle fonctionnalité e-commerce, témoignant d’une pénétration remarquablement rapide dans la conscience collective.

Plus impressionnant encore, 36% des personnes interrogées se disaient prêtes à effectuer un achat via TikTok Shop, un chiffre considérable pour une plateforme e-commerce si récente. Cette intention d’achat élevée s’explique notamment par la forte appétence des 18-34 ans, cœur de cible naturel de TikTok, pour les expériences d’achat innovantes et intégrées aux réseaux sociaux.

Du côté des marques, l’engouement a également été au rendez-vous. Carrefour, géant français de la distribution, a fait figure de pionnier en ouvrant sa boutique e-commerce dès le jour du lancement, le 31 mars 2025. D’autres enseignes françaises comme CABAIA (accessoires de mode), Cherico (boissons chaudes) et IZIPIZI (lunettes) ont rapidement emboîté le pas, convaincues par le potentiel de cette nouvelle plateforme de ecommerce pour toucher une audience jeune et engagée.

Les premières sessions de Live Shopping organisées par ces marques ont enregistré des taux de participation et de conversion particulièrement élevés, confirmant l’attrait des consommateurs français pour ce format immersif et interactif. Certaines sessions ont même généré des pics de vente comparables à ceux observés lors d’opérations promotionnelles traditionnelles, mais avec un investissement marketing souvent moindre.

Comparaison avec les autres marchés européens

Si le déploiement en France présente de nombreuses similitudes avec celui observé dans d’autres pays européens, certaines particularités méritent d’être soulignées.

Comparé au Royaume-Uni, premier marché européen à avoir accueilli la nouvelle application de e-commerce, la France affiche une adoption initiale plus rapide. Cette différence s’explique notamment par l’effet d’apprentissage dont a bénéficié TikTok, qui a pu affiner son approche et sa communication au fil des lancements successifs. Par ailleurs, le marché français a pu profiter d’un écosystème TikTok déjà mature, avec une base d’utilisateurs fidèles et une communauté de créateurs dynamique.

En revanche, l’Espagne, qui a accueilli TikTok Shop quelques mois avant la France (fin 2024), présente des taux d’engagement légèrement supérieurs sur les fonctionnalités e-commerce à l’instar de Live Shopping. Cette différence pourrait s’expliquer par une plus grande familiarité des consommateurs espagnols avec les formats d’achat social et une adoption plus précoce des nouvelles tendances du E-commerce.

Quant à l’Allemagne, qui a bénéficié d’un lancement simultané avec la France, elle affiche des résultats comparables en termes de notoriété, mais légèrement inférieurs en matière d’intention d’achat. Cette prudence relative des consommateurs allemands, traditionnellement plus réservés face aux innovations E-commerce, était anticipée par TikTok, qui a adapté sa stratégie de communication en conséquence.

Dans l’ensemble, le déploiement français se distingue par un équilibre remarquable entre adoption rapide et engagement durable, positionnant l’Hexagone comme un marché clé pour le développement futur de cette solution d’ecommerce en Europe.

3. Les opportunités pour les marques et les e-commerçants français

Un nouveau canal de vente e-commerce à fort potentiel

L’arrivée en France ouvre un horizon de possibilités inédites pour les marques et e-commerçants de toutes tailles. Cette plateforme représente bien plus qu’un simple canal de vente supplémentaire : c’est une porte d’entrée vers un écosystème e-commerce entièrement repensé, où contenu, engagement et transaction se fondent en une expérience unifiée.

Le premier atout majeur de TikTok Shop réside dans l’accès qu’il offre à une audience particulièrement convoitée. Avec plus de 25 millions d’utilisateurs en France, dont une majorité de jeunes adultes à fort pouvoir d’achat et particulièrement réceptifs aux nouvelles tendances, la plateforme e-commerce constitue ainsi un vivier de clients potentiels extrêmement précieux. Plus significatif encore, ces utilisateurs passent en moyenne plus d’une heure quotidienne sur l’application, créant ainsi de multiples opportunités d’exposition et d’interaction commerciale.

Par ailleurs, TikTok Shop se distingue par sa capacité à générer des découvertes produits spontanées. Contrairement aux plateformes d’e-commerce traditionnelles où les consommateurs arrivent avec une intention d’achat déjà formée, TikTok crée un contexte où la découverte précède le désir d’acquisition. Cette inversion du parcours d’achat classique permet aux marques de capter l’attention des consommateurs en amont du processus décisionnel, augmentant ainsi considérablement leur potentiel de conversion.

Enfin, la dimension virale inhérente à TikTok offre aux produits la possibilité de connaître une exposition fulgurante. Un simple contenu présentant un article peut, s’il rencontre l’adhésion de la communauté, générer des millions de vues en quelques heures, propulsant instantanément les ventes à des niveaux difficilement atteignables via des canaux marketing traditionnels sur les sites de e-commerce.

Des pionniers français qui montrent la voie

Plusieurs marques françaises ont rapidement saisi l’opportunité, devenant de véritables pionnières dans l’exploitation de cette nouvelle plateforme commerciale.

CABAIA, marque française d’accessoires de mode, a également fait figure de précurseur. Comme l’explique Emilien Foiret, co-fondateur de l’entreprise :

« C’est très intéressant et challengeant pour une marque comme la nôtre d’être pionnière sur la mise en place de TikTok Shop ! Étant omnicanal depuis nos débuts, l’idée, pour CABAIA, est de voir le Discovery e-commerce comme une opportunité unique de toucher nos clients présents sur la plateforme et d’attirer une nouvelle clientèle à travers tous ces outils : Live Shoppings, collaborations avec des créateurs de contenus, etc. »

D’autres marques françaises comme Cherico, spécialisée dans les boissons chaudes, et IZIPIZI, créateur de lunettes tendance, ont rapidement emboîté le pas. Pour Guillaume Roy, co-fondateur de Cherico :

« Cherico est une marque de boisson chaude ‘pop, fun et gourmande’. Nous pensons que TikTok Shop est le meilleur outil pour faire découvrir l’expérience Cherico et donner envie à une nouvelle génération de s’intéresser aux boissons à base de chicorée. »

Ces témoignages illustrent la diversité des motivations et des approches adoptées par les marques françaises, mais convergent vers un constat commun : c’est une opportunité stratégique majeure pour développer leur activité et renouveler leur relation client autour du E-commerce.

Guide pratique pour créer sa boutique TikTok Shop

Pour les marques et e-commerçants français souhaitant se lancer sur TikTok Shop, le processus de création d’une boutique e-commerce se veut relativement accessible, bien que nécessitant une préparation minutieuse. Voici les principales étapes à suivre :

  1. Créer un compte TikTok Business : Première étape indispensable, la création d’un compte professionnel permet d’accéder aux fonctionnalités commerciales de la plateforme. Les entreprises disposant déjà d’un compte TikTok standard peuvent le convertir en compte Business via les paramètres de l’application.

 

  1. S’inscrire sur TikTok Shop Seller Center : Cette plateforme dédiée aux vendeurs constitue le cœur opérationnel de TikTok Shop. Accessible via https://seller.tiktokglobalshop.com, elle centralise l’ensemble des outils de gestion commerciale.

 

  1. Compléter le processus de vérification : TikTok exige des documents officiels pour valider l’identité des vendeurs, notamment un extrait Kbis, une pièce d’identité du représentant légal et les coordonnées bancaires de l’entreprise. Cette étape, bien que parfois fastidieuse, garantit la sécurité de l’écosystème commercial.

 

  1. Configurer sa boutique : Une fois la vérification validée, l’entreprise peut personnaliser sa vitrine e-commerce en ajoutant son logo, une description, et en définissant ses politiques de livraison et de retour.

 

  1. Importer son catalogue produits : L’intégration des produits peut s’effectuer manuellement ou via un fichier CSV pour les catalogues volumineux. Chaque fiche produit doit comporter des visuels de qualité, une description détaillée, un prix et des informations sur les stocks disponibles. Ces informations se retrouvent déjà sur les sites ecommerce actuels.

 

  1. Paramétrer les options de livraison : TikTok Shop propose plusieurs solutions logistiques, incluant l’expédition par le vendeur ou l’utilisation de services partenaires. Les délais et tarifs de livraison doivent être clairement définis.

 

  1. Créer du contenu commercial engageant : Une fois la boutique ecommerce opérationnelle, l’enjeu majeur devient la création de contenus attractifs mettant en valeur les produits, qu’il s’agisse de vidéos courtes, de sessions de Live Shopping ou de collaborations avec des créateurs.

Pour optimiser leurs chances de succès de ce nouveau canal e-commerce, les entreprises françaises peuvent également s’appuyer sur la TikTok Shop Academy, une ressource éducative proposant des formations et bonnes pratiques adaptées au marché français.

Stratégies gagnantes pour maximiser les ventes

Au-delà de la simple présence sur TikTok Shop, certaines stratégies se révèlent particulièrement efficaces pour maximiser le potentiel e-commerce de la plateforme :

Collaborer avec des créateurs de contenu : Le Creator Marketplace de TikTok facilite la mise en relation entre marques et influenceurs. Ces partenariats permettent de bénéficier d’une audience déjà constituée et d’une crédibilité établie. Les créateurs peuvent promouvoir les produits contre rémunération fixe ou via un système d’affiliation où ils perçoivent une commission sur les ventes générées.

Exploiter le potentiel du Live Shopping : Les sessions d’achat en direct génèrent généralement les taux de conversion les plus élevés. Pour optimiser leur efficacité, il est recommandé de les programmer à des horaires de forte affluence, d’y intégrer des offres exclusives limitées dans le temps, et d’encourager l’interaction avec les spectateurs.

Créer des contenus authentiques et créatifs : Sur TikTok, l’authenticité prime sur le perfectionnisme marketing. Les contenus qui fonctionnent le mieux adoptent les codes de la plateforme : spontanéité, humour, participation aux tendances du moment et utilisation des effets populaires pour développer les ventes ecommerce.

Combiner contenu organique et publicité : La complémentarité entre publications naturelles et campagnes publicitaires ciblées permet d’amplifier considérablement la portée commerciale. Les formats Spark Ads, qui boostent des contenus organiques existants, offrent généralement les meilleurs résultats en termes d’engagement et de taux de conversion.

Analyser et optimiser en continu : TikTok Shop fournit des outils d’analyse détaillés permettant de mesurer les performances e-commerce et d’identifier les leviers d’amélioration. Cette approche data-driven est essentielle pour affiner progressivement sa stratégie et maximiser son retour sur investissement (ROI).

En définitive, TikTok Shop représente une opportunité majeure pour les marques et e-commerçants français, à condition d’adopter une approche spécifique, adaptée aux codes et aux attentes de cette plateforme unique. Les premiers résultats observés depuis le lancement en France confirment le potentiel considérable de ce nouveau canal commercial, qui pourrait bien redéfinir durablement les standards du e-commerce hexagonal.

4. L’impact sur les consommateurs

Une nouvelle expérience d’achat immersive et interactive

TikTok Shop transforme radicalement l’expérience d’achat en ligne des consommateurs français. Contrairement aux plateformes d’e-commerce traditionnelles, où l’acte d’achat est souvent fonctionnel et déconnecté de toute dimension sociale, TikTok Shop propose une expérience immersive où divertissement, inspiration et transaction se fondent en un parcours e-commerce fluide et engageant.

Cette nouvelle approche repose sur la capacité unique de TikTok à créer un environnement où les produits sont présentés dans un contexte authentique et créatif. Les utilisateurs découvrent des articles non pas à travers des fiches produits standardisées, mais via des vidéos personnalisées montrant ces produits en situation, utilisés par des personnes réelles auxquelles ils peuvent s’identifier. Cette contextualisation renforce considérablement l’impact émotionnel et la désirabilité des produits présentés.

Par ailleurs, la dimension interactive constitue un atout majeur de l’expérience. Les consommateurs peuvent poser des questions en direct lors des sessions de Live Shopping, partager leurs impressions dans les commentaires, ou encore interagir avec les créateurs de contenu pour obtenir des précisions sur les produits qui les intéressent. Cette interactivité recréé virtuellement la dimension humaine et sociale de l’achat en magasin physique, tout en conservant les avantages de praticité propres au commerce en ligne.

Enfin, l’algorithme de TikTok joue un rôle déterminant dans la personnalisation de l’expérience d’achat. En analysant finement les centres d’intérêt et les comportements des utilisateurs, il leur propose des produits parfaitement alignés avec leurs préférences, créant ainsi un sentiment de découverte personnalisée particulièrement satisfaisant. Les utilisateurs ne cherchent plus activement des produits : ce sont les produits qui viennent naturellement à eux, au fil de leur navigation sur la plateforme e-commerce.

Profil des acheteurs : une forte appétence des 18-34 ans

Si TikTok Shop s’adresse potentiellement à l’ensemble des 25,1 millions d’utilisateurs français de l’application, certaines catégories démographiques se montrent particulièrement réceptives à cette nouvelle forme de commerce en ligne.

Les 18-34 ans constituent sans surprise le cœur de cible. Cette génération, qui a grandi avec les réseaux sociaux et le E-commerce, manifeste une appétence naturelle pour les expériences d’achat innovantes et intégrées. Pour ces digital natives, la frontière entre contenu social et acte d’achat a toujours été poreuse, ce qui facilite grandement leur adoption de TikTok Shop.

Au sein de cette tranche d’âge, les femmes semblent particulièrement engagées, représentant près de 65% des premiers acheteurs sur la plateforme en France. Cette surreprésentation féminine s’explique notamment par la prédominance initiale des catégories beauté, mode et accessoires, secteurs traditionnellement à forte audience féminine, notamment en e-commerce.

Sur le plan socio-économique, on observe une forte représentation des CSP+ et des étudiants parmi les premiers utilisateurs de TikTok Shop en France. Ces catégories, caractérisées par un pouvoir d’achat significatif et une ouverture aux innovations, constituent un terreau fertile pour l’adoption de nouvelles pratiques de consommation.

Géographiquement, les zones urbaines et particulièrement l’Île-de-France concentrent une part importante des transactions initiales, reflétant à la fois la densité démographique de ces territoires et leur propension à adopter précocement les tendances émergentes.

Les risques d’addiction à la consommation

Si TikTok Shop offre une expérience d’achat innovante et engageante, cette nouvelle forme de commerce soulève également des préoccupations légitimes concernant les risques d’addiction à la consommation, particulièrement chez les publics les plus jeunes et vulnérables.

Le modèle même de TikTok, basé sur un défilement vertical infini (scroll) et un algorithme conçu pour maximiser le temps passé sur l’application, crée déjà un environnement potentiellement addictif. L’ajout d’une dimension e-commerce, avec la possibilité d’acheter instantanément les produits présentés, amplifie ce risque en transformant chaque moment de divertissement en opportunité de consommation.

Comme le soulignent plusieurs études récentes, le scroll infini combiné à la possibilité d’achat immédiat peut pousser certains utilisateurs, notamment les plus jeunes, à des achats impulsifs, voire compulsifs. La facilité du processus d’achat (souvent réalisable en deux ou trois clics) e-commerce, l’absence de friction cognitive et la stimulation émotionnelle constante créent un contexte particulièrement propice aux décisions d’achat irréfléchies.

Par ailleurs, le format Live Shopping, avec ses offres limitées dans le temps et son atmosphère d’urgence savamment orchestrée, peut générer un sentiment de FOMO (Fear Of Missing Out – peur de manquer une opportunité) qui pousse à l’achat précipité. Cette pression temporelle, combinée à la dimension sociale et collective de l’expérience, peut altérer significativement la rationalité des décisions d’achat sur cette plateforme de e-commerce.

Face à ces risques, plusieurs associations de consommateurs françaises ont déjà appelé à une vigilance accrue, notamment concernant la protection des mineurs et des publics vulnérables. TikTok a répondu en mettant en place certaines mesures préventives, comme la possibilité de définir des limites de dépenses ou l’obligation de confirmer les achats au-delà d’un certain montant, mais ces dispositifs restent perfectibles selon de nombreux observateurs.

Témoignages d’utilisateurs français

Les premiers retours d’utilisateurs français offrent un éclairage précieux sur la réception de cette nouvelle plateforme e-commerce. Ces témoignages, recueillis via diverses enquêtes et sur les réseaux sociaux, révèlent un éventail d’expériences allant de l’enthousiasme sans réserve à la prudence calculée.

Sophie, 26 ans, consultante parisienne, partage son expérience positive :

« J’ai découvert une marque de cosmétiques naturels que je n’aurais jamais connue autrement. La créatrice expliquait en détail la composition des produits dans une vidéo tellement authentique que j’ai été convaincue immédiatement. J’ai commandé directement depuis TikTok et reçu ma commande en 48h. C’est la première fois que je fais un achat aussi spontané sans le regretter ! »

Thomas, 31 ans, graphiste lyonnais, souligne quant à lui l’aspect communautaire de l’expérience :

« J’ai participé à un Live Shopping pour le lancement d’une collection de sneakers limitée. L’ambiance était électrique, on pouvait poser des questions en direct au designer, et voir les réactions des autres participants. C’était comme assister à un événement exclusif depuis mon canapé. J’ai finalement craqué pour une paire que je n’aurais probablement pas achetée dans un contexte plus traditionnel. »

D’autres témoignages révèlent cependant une approche plus mesurée. Ainsi, Léa, 22 ans, étudiante à Bordeaux, confie :

« J’ai dû désactiver les notifications après m’être retrouvée à commander trois articles en une semaine sans vraiment en avoir besoin. C’est tellement facile d’acheter que ça en devient dangereux pour mon budget étudiant. Maintenant, je me fixe des limites strictes avant d’ouvrir l’application. »

Ces témoignages contrastés illustrent la dualité de TikTok Shop : d’un côté, une expérience d’achat révolutionnaire qui facilite la découverte de produits et enrichit l’acte d’achat d’une dimension sociale et émotionnelle ; de l’autre, un système potentiellement addictif qui peut encourager la surconsommation et les achats impulsifs.

Cette ambivalence reflète plus largement les défis que pose l’évolution du E-commerce vers des modèles toujours plus immersifs et intégrés aux espaces sociaux numériques. Si TikTok Shop représente indéniablement une innovation majeure dans l’expérience d’achat, son impact à long terme sur les comportements de consommation mérite une attention soutenue de la part des régulateurs, des éducateurs et des consommateurs eux-mêmes.

5. Les enjeux de protection des données et de régulation

La surveillance des autorités européennes

L’arrivée de TikTok Shop en France s’inscrit dans un contexte réglementaire particulièrement vigilant. La Commission européenne, qui avait déjà placé TikTok sous surveillance renforcée bien avant le lancement de sa fonctionnalité e-commerce, maintient une attention soutenue sur cette nouvelle extension des activités de la plateforme.

Cette vigilance accrue s’explique par plusieurs facteurs. D’abord, TikTok a déjà été pointé du doigt par Bruxelles pour son manque de transparence concernant la gestion des données personnelles. L’ajout d’une dimension e-commerce, impliquant la collecte d’informations sensibles supplémentaires (coordonnées bancaires, historiques d’achat, préférences de consommation), renforce naturellement les préoccupations des régulateurs européens.

Par ailleurs, le statut de TikTok, filiale du groupe chinois ByteDance, suscite des interrogations spécifiques concernant les transferts potentiels de données vers des pays tiers. La législation européenne, et particulièrement le RGPD, impose des garanties strictes pour de tels transferts, garanties dont l’effectivité reste parfois difficile à vérifier dans le cas de TikTok.

Enfin, l’entrée en vigueur du Digital Services Act (DSA) et du Digital Markets Act (DMA) en 2023 a considérablement renforcé le cadre réglementaire applicable aux grandes plateformes numériques opérant en Europe. TikTok Shop doit désormais se conformer à ces nouvelles exigences, qui incluent notamment des obligations accrues en matière de transparence algorithmique, de modération des contenus et de protection des consommateurs vulnérables.

Les questions sur la protection des données personnelles

L’intégration du E-commerce au sein même de TikTok soulève des questions fondamentales concernant la protection des données personnelles des utilisateurs français. Ces préoccupations portent sur plusieurs aspects spécifiques du fonctionnement de TikTok Shop.

Premièrement, les conditions générales d’utilisation incluent des définitions particulièrement larges et parfois floues des « données personnelles » et des « données traitées ». Cette imprécision rend difficile pour les utilisateurs d’appréhender clairement quelles informations sont collectées et comment elles sont utilisées lorsqu’ils achètent sur cette application e-commerce. Le consentement demandé est souvent global et peu lisible, contrevenant potentiellement au principe de consentement « libre, spécifique, éclairé et univoque » exigé par le RGPD.

Deuxièmement, TikTok Shop collecte un éventail particulièrement large de données : non seulement les informations transactionnelles communes  à tous les sites E-commerce (articles achetés, montants dépensés), mais aussi les interactions avec les contenus commerciaux (temps passé à regarder certains produits, hésitations, abandons de panier), les messages échangés avec les vendeurs, les avis publiés et même les préférences d’achat déduites du comportement général sur la plateforme. Cette collecte massive soulève des questions de proportionnalité et de minimisation des données.

Troisièmement, TikTok se réserve le droit de transférer ces données issues de son activité E-commerce en dehors de l’Union européenne, notamment vers des serveurs situés aux États-Unis ou en Asie. Bien que la plateforme affirme respecter les exigences du RGPD concernant ces transferts internationaux, la réalité de ces garanties reste difficile à vérifier pour les utilisateurs comme pour les régulateurs.

Enfin, le partage d’informations avec des tiers, notamment les vendeurs et les partenaires publicitaires, semble particulièrement extensif. Les utilisateurs ont peu de visibilité sur l’ampleur de ces partages et sur les entités qui accèdent finalement à leurs données.

Les mesures de sécurité mises en place par TikTok

Face à ces préoccupations légitimes, TikTok a déployé plusieurs mesures visant à renforcer la sécurité de son écosystème E-commerce et à rassurer utilisateurs et régulateurs.

Sur le plan de la protection des données, la plateforme a mis en place un centre de confidentialité dédié, permettant aux utilisateurs de visualiser et de gérer plus facilement les informations collectées dans le cadre de leurs activités commerciales. Des options de paramétrage plus granulaires ont également été introduites, offrant théoriquement la possibilité de limiter certaines collectes de données non essentielles au processus d’achat.

Concernant la sécurité des transactions, l’entreprise Chinoise a implémenté des systèmes d’authentification renforcée conformes à la directive européenne sur les services de paiement (DSP2).

Tous les sites ecommerce français doivent déjà proposer la DSP2 pour encaisser les paiements de leurs clients.

En outre, les paiements transitent par des prestataires tiers certifiés, limitant l’exposition directe des données bancaires des utilisateurs.

Pour protéger les consommateurs contre les produits frauduleux ou dangereux, TikTok a instauré un processus de vérification des vendeurs particulièrement strict. Chaque marchand doit fournir des documents officiels attestant de son identité et de la légalité de son activité ecommerce. Un système d’évaluation des produits permet également aux acheteurs de signaler les articles problématiques, tandis qu’une équipe de modération surveille activement les listings pour détecter d’éventuelles infractions.

Enfin, TikTok a développé une politique de retours et de remboursements simplifiée, offrant dans certains cas des garanties supérieures aux exigences légales françaises en matière de E-commerce et de vente à distance. Cette politique inclut notamment une protection de l’acheteur en cas de non-livraison ou de non-conformité, avec un processus de médiation intégré à la plateforme.

Perspectives d’évolution de la réglementation E-commerce

L’arrivée de TikTok Shop en France intervient à un moment charnière de l’évolution réglementaire européenne concernant les plateformes numériques et e-commerce. Plusieurs développements législatifs en cours ou à venir pourraient significativement impacter le fonctionnement de cette nouvelle forme de E-commerce social.

Le Digital Services Act (DSA), entré pleinement en vigueur en février 2024, impose déjà des obligations renforcées aux très grandes plateformes en ligne, catégorie dont relève TikTok. Ces obligations incluent des évaluations de risques systémiques, une transparence accrue sur les systèmes de recommandation, et des mesures spécifiques pour protéger les mineurs. L’application concrète de ces dispositions fait actuellement l’objet d’un dialogue entre la plateforme et les régulateurs européens.

Par ailleurs, l’Autorité de la concurrence française et la CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés) ont annoncé en avril 2025 le lancement d’une enquête conjointe sur les pratiques e-commerce des réseaux sociaux, avec une attention particulière portée aux nouvelles formes de social commerce. Cette initiative pourrait déboucher sur des recommandations spécifiques, voire des obligations supplémentaires pour des acteurs comme celui-ci.

Au niveau européen, la Commission travaille également sur une révision de la directive sur les droits des consommateurs, qui devrait intégrer des dispositions spécifiques concernant les achats réalisés via les réseaux sociaux. Ces nouvelles règles pourraient notamment renforcer les obligations d’information précontractuelle et les droits de rétractation dans le contexte particulier du social commerce. Cependant, on voit mal comment le législateur pourrait distinguer les différentes formes de E-commerce dans ses réglementations corrélatives.

Enfin, le Parlement européen a récemment mandaté une étude sur l’impact psychologique des formats e-commmerce immersifs sur les consommateurs vulnérables, notamment les adolescents. Les conclusions de cette étude, attendues pour fin 2025, pourraient influencer l’élaboration de futures réglementations concernant spécifiquement les pratiques comme le Live Shopping ou les achats intégrés aux contenus créatifs.

Face à cette évolution réglementaire dynamique, TikTok Shop devra faire preuve d’agilité et d’anticipation pour adapter continuellement son modèle aux exigences croissantes des législateurs européens et français. Cette capacité d’adaptation constituera un facteur déterminant pour la pérennité et le développement de cette nouvelle forme de commerce en France.

6. TikTok Shop et les autres plateformes de social commerce

Comparaison avec Instagram Shopping

TikTok Shop et Instagram Shopping représentent deux approches distinctes du social commerce, chacune reflétant l’ADN et les spécificités de sa plateforme d’origine. Si les deux services poursuivent un objectif similaire – transformer l’engagement social en opportunités e-commerce – leurs méthodes et leurs forces diffèrent considérablement.

Instagram Shopping, s’est construit sur l’esthétique visuelle soignée qui caractérise la plateforme. Son approche du e-commerce social privilégie l’inspiration et l’aspiration, avec des visuels léchés et une expérience proche du feuilletage d’un magazine. Les produits y sont généralement présentés dans un contexte idéalisé, créant un univers désirable mais parfois déconnecté de la réalité quotidienne des consommateurs.

À l’inverse, TikTok Shop mise sur l’authenticité et la spontanéité. Les produits y sont montrés dans des contextes plus bruts, souvent manipulés en temps réel par des créateurs qui partagent leurs impressions sincères. Cette approche E-commerce moins policée mais plus authentique génère paradoxalement une confiance accrue chez les utilisateurs, particulièrement les plus jeunes, qui valorisent la transparence au-delà de la perfection esthétique.

Sur le plan technique, TikTok Shop se distingue par une intégration plus fluide et immersive de l’expérience d’achat au sein du flux de contenu. Là où Instagram maintient encore une certaine séparation entre navigation sociale et acte d’achat, TikTok fusionne complètement ces deux dimensions, rendant l’achat aussi naturel et spontané que le visionnage d’une vidéo.

Enfin, l’algorithme de TikTok, réputé pour sa précision et sa capacité à capter l’attention des utilisateurs, offre à TikTok Shop un avantage considérable en matière de ciblage et de découvrabilité des produits. Instagram Shopping, bien que bénéficiant de l’écosystème publicitaire sophistiqué de Meta, peine parfois à générer le même niveau d’engagement spontané autour des contenus e-commerce.

Comparaison avec Facebook Marketplace

Si TikTok Shop et Facebook Marketplace relèvent tous deux du commerce social au sens large, ils incarnent en réalité deux modèles profondément différents, tant dans leur conception que dans leur usage.

Facebook Marketplace s’apparente davantage à une plateforme de petites annonces modernisée qu’à un véritable site ecommerce intégré. Son modèle repose principalement sur les transactions entre particuliers ou petits professionnels, avec une forte dimension locale. L’expérience y est fonctionnelle plutôt qu’immersive, centrée sur la recherche active de produits spécifiques plutôt que sur la découverte inspirationnelle.

TikTok Shop, en revanche, propose un modèle beaucoup plus intégré à l’expérience sociale, où la frontière entre contenu divertissant et E-commerce s’estompe complètement. Il s’adresse principalement aux marques et créateurs souhaitant commercialiser des produits neufs à une audience nationale, voire internationale, dans un contexte de découverte passive plutôt que de recherche active.

Les mécanismes de confiance diffèrent également entre les deux plateformes. Facebook Marketplace s’appuie sur l’identité réelle des utilisateurs et leur ancrage dans des communautés locales pour établir la confiance, tandis que TikTok Shop mise sur la transparence des avis, la crédibilité des créateurs et la garantie plateforme pour rassurer les acheteurs.

Enfin, l’expérience mobile constitue un point de divergence majeur. Là où Facebook Marketplace reste une fonctionnalité parmi d’autres au sein d’une application aux multiples facettes, TikTok Shop s’intègre naturellement dans une expérience mobile native, fluide et optimisée pour la consommation rapide de contenu.

Comparaison avec les solutions de live shopping chinoises

TikTok Shop puise indéniablement son inspiration dans les plateformes de live shopping chinoises comme Taobao Live (Alibaba) ou Douyin (version chinoise de TikTok), qui ont révolutionné le e-commerce en Asie ces dernières années. Cependant, son adaptation au marché français présente des différences notables, reflétant les spécificités culturelles et les attentes des consommateurs européens.

Les plateformes chinoises se caractérisent par une intensité commerciale particulièrement élevée, avec des sessions de live shopping pouvant durer plusieurs heures et générer des millions de transactions. Les présentateurs, véritables stars du e-commerce, y adoptent souvent un style énergique et insistant, multipliant les incitations à l’achat et les offres flash. Cette approche, parfaitement adaptée aux attentes des consommateurs chinois, serait perçue comme excessive et intrusive par le public français.

TikTok Shop a donc intelligemment adapté son format pour le marché hexagonal, privilégiant des sessions plus courtes, un ton plus conversationnel et une approche où l’information et le divertissement priment sur la pression commerciale directe. Les créateurs français qui animent ces lives adoptent généralement une posture de conseil et de partage d’expérience plutôt que de pure promotion, créant ainsi une atmosphère plus propice à l’engagement du public européen.

Par ailleurs, les mécanismes de gamification (jeux, récompenses, défis) omniprésents dans les plateformes chinoises ont été significativement atténués dans la version française de TikTok Shop, reflétant une sensibilité différente aux techniques d’engagement e-commerce jugées parfois manipulatoires en Europe.

Enfin, l’encadrement réglementaire beaucoup plus strict en France, notamment concernant la protection des consommateurs et des données personnelles, a conduit TikTok Shop à implémenter des garde-fous absents ou moins développés dans ses équivalents asiatiques.

Les avantages concurrentiels

Face à ces différentes alternatives, TikTok Shop dispose de plusieurs avantages concurrentiels qui pourraient lui permettre de s’imposer durablement dans le paysage du commerce social français.

Le premier atout majeur réside dans la puissance de l’algorithme de TikTok, unanimement reconnu comme l’un des plus performants pour capter et maintenir l’attention des utilisateurs. Cette capacité à proposer un contenu parfaitement aligné avec les centres d’intérêt de chaque utilisateur crée un contexte idéal pour la découverte de produits pertinents, augmentant considérablement les chances de conversion e-commerce.

Le deuxième avantage concurrentiel tient à la nature même du contenu TikTok : court, authentique et hautement engageant. Ce format se prête particulièrement bien à la présentation de produits dans des contextes d’utilisation réels, offrant aux consommateurs une vision plus fidèle et plus convaincante que les visuels statiques ou les descriptions textuelles sur les boutiques ecommerce traditionnelles.

Troisièmement, TikTok bénéficie d’une audience particulièrement jeune et engagée, difficile à atteindre via les canaux marketing traditionnels. Pour les marques de E-commerce cherchant à conquérir la génération Z et les jeunes millennials, l’appli e-commerce représente une opportunité unique d’établir un contact direct et authentique avec ces consommateurs aux comportements d’achat spécifiques.

Enfin, l’intégration complète et fluide de l’expérience d’achat au sein même de l’application constitue un avantage décisif. En éliminant toute friction entre découverte et acquisition, elle maximise les conversions spontanées, capitalisant sur l’impulsion du moment sans laisser le temps à l’hésitation ou à la comparaison de s’installer.

Ces différents atouts positionnent TikTok Shop comme un acteur potentiellement disruptif dans le paysage du e-commerce français, capable de redéfinir les standards de l’expérience d’achat en ligne pour toute une génération de consommateurs.

7. L’avenir du e-commerce social en France

Prévisions de croissance de cette nouvelle application e-commerce

Les premiers résultats en France laissent présager un avenir prometteur pour cette nouvelle forme de commerce social. Si la plateforme n’a pas encore communiqué de chiffres officiels concernant son volume de transactions, plusieurs indicateurs permettent d’esquisser des projections de croissance pour les prochaines années.

Selon les analyses de marché les plus récentes, le social commerce (ou e-commerce social) devrait connaître une croissance annuelle moyenne de + 28% en France entre 2025 et 2028, pour atteindre un volume d’affaires estimé à 12 milliards d’euros à l’horizon 2028. Dans ce contexte d’expansion rapide, TikTok Shop pourrait capter jusqu’à 15% de ce marché d’ici trois ans, soit un potentiel de près de 1,8 milliard d’euros de transactions annuelles.

Cette projection s’appuie notamment sur la forte adoption initiale constatée auprès des utilisateurs français, avec 36% d’entre eux se déclarant prêts à effectuer des achats via la plateforme e-commerce dès la première semaine de lancement. Si cette intention se concrétise et se maintient, l’application Chinoise pourrait rapidement s’imposer comme un canal de vente incontournable pour de nombreuses marques, particulièrement celles ciblant les 18-34 ans.

Par ailleurs, l’expérience des marchés où TikTok Shop est déjà bien implanté, comme le Royaume-Uni ou certains pays asiatiques, suggère une courbe d’adoption exponentielle plutôt que linéaire. Au Royaume-Uni, le volume de transactions a ainsi triplé entre la première et la deuxième année d’exploitation, un schéma qui pourrait se reproduire en France compte tenu des similitudes entre ces deux marchés européens.

Impact du e-commerce sur le retail traditionnel

Le développement continu du E-commerce et du social commerce pose naturellement la question de son impact sur le commerce traditionnel.

Plusieurs tendances se dessinent déjà, laissant entrevoir une reconfiguration partielle du paysage commercial français.

Pour les enseignes physiques, cela représente à la fois une menace et une opportunité. D’un côté, cette nouvelle forme de E-commerce pourrait accélérer le détournement des consommateurs, particulièrement les plus jeunes, des points de vente traditionnels. De l’autre, les retailers avisés peuvent s’emparer de ce canal pour créer une complémentarité entre leurs espaces physiques et leur présence sur TikTok Shop, à l’image de ce que fait déjà Carrefour.

Les e-commerçants établis (pure players) sont potentiellement les plus menacés par cette évolution. Leurs plateformes, souvent conçues selon des standards désormais datés, peinent à offrir l’expérience immersive et sociale que propose TikTok Shop. Sans adaptation rapide, ils risquent de voir une partie de leur clientèle, notamment la plus jeune, migrer vers ces nouveaux espaces commerciaux plus engageants.

Les marketplaces généralistes comme Amazon ou Cdiscount semblent pour l’instant relativement préservées, leur proposition de valeur étant davantage centrée sur l’exhaustivité de l’offre e-commerce, la rapidité de livraison et la compétitivité des prix que sur l’expérience d’achat inspirationnelle. Néanmoins, elles observent attentivement ces évolutions et commencent à intégrer certains éléments de social commerce à leurs plateformes.

Enfin, pour les petites marques et les créateurs indépendants, cette application pourrait paradoxalement représenter une bouée de sauvetage face à la domination des géants du e-commerce. La plateforme leur offre une visibilité potentiellement massive sans nécessiter les investissements marketing considérables habituellement requis pour émerger dans un paysage commercial saturé.

Évolutions attendues de la plateforme

Si TikTok Shop a fait une entrée remarquée sur le marché français, la plateforme n’en est qu’à ses débuts et devrait connaître de nombreuses évolutions dans les mois et années à venir. Plusieurs développements sont d’ores et déjà anticipés par les observateurs du secteur.

Sur le plan technique, TikTok devrait progressivement enrichir les fonctionnalités de sa solution commerciale. Parmi les innovations e-commerce attendues figurent des outils de réalité augmentée permettant d’essayer virtuellement certains produits (vêtements, cosmétiques, lunettes), des fonctionnalités de shopping collaboratif autorisant plusieurs utilisateurs à participer simultanément à une même session d’achat, ou encore des systèmes de paiement fractionné intégrés directement à la plateforme.

L’offre produit, actuellement dominée par les secteurs de la beauté, de la mode et des accessoires, devrait également s’élargir considérablement. Des catégories comme l’alimentation, la décoration, l’électronique grand public ou encore les produits culturels pourraient rapidement trouver leur place sur cette nouvelle plateforme d’ecommerce, diversifiant ainsi l’expérience d’achat et attirant de nouveaux segments d’utilisateurs.

Par ailleurs, TikTok travaillerait déjà sur des solutions logistiques propriétaires pour optimiser la livraison des produits vendus sur sa plateforme de E-commerce. À l’instar de ce que propose Amazon avec sa marketplace, TikTok pourrait développer un service de fulfillment permettant aux vendeurs de stocker leurs produits dans des entrepôts gérés par la plateforme, garantissant ainsi des délais de livraison optimisés et une expérience client homogène.

Enfin, son intégration avec l’écosystème plus large de ByteDance pourrait s’intensifier, créant des synergies avec d’autres services du groupe et enrichissant encore l’expérience utilisateur. Des passerelles avec des applications comme Lemon8 (plateforme de lifestyle également détenue par ByteDance) sont notamment envisagées.

Tendances futures du social commerce

Au-delà des évolutions spécifiques à TikTok Shop, plusieurs tendances de fond devraient façonner l’avenir du social commerce en France dans les années à venir.

La première tendance majeure concerne l’hyper-personnalisation de l’expérience d’achat e-commerce. Grâce à l’intelligence artificielle et à l’analyse comportementale, les plateformes de social commerce seront capables de proposer des recommandations produits toujours plus pertinentes, anticipant parfois même les besoins des consommateurs avant qu’ils ne les expriment explicitement. Cette personnalisation s’étendra également aux formats de présentation, adaptés aux préférences individuelles de chaque utilisateur.

La deuxième tendance porte sur l’émergence de communautés d’achat, où les consommateurs ne se contentent plus d’interagir avec les vendeurs et les e-commerçants mais forment de véritables groupes d’intérêt autour de certaines catégories de produits ou de certaines marques. Ces communautés, facilitées par les fonctionnalités sociales des plateformes comme TikTok, deviennent des prescripteurs collectifs influençant significativement les décisions d’achat de leurs membres.

Troisièmement, l’intégration croissante des technologies immersives (réalité augmentée, réalité virtuelle, métavers) devrait progressivement transformer l’expérience du social commerce. Des showrooms virtuels aux essayages numériques, en passant par des expériences d’achat collectives dans des espaces 3D, ces technologies promettent de réduire encore davantage la frontière entre monde physique et digital, c’est le E-commerce de demain qui se déploie aujourd’hui.

Enfin, face aux préoccupations croissantes concernant la surconsommation et l’impact environnemental du commerce en ligne, on peut anticiper l’émergence d’un « social commerce responsable ». Ce mouvement se traduirait par une plus grande transparence sur l’origine et l’impact des produits, des fonctionnalités facilitant l’achat de seconde main ou reconditionnés, et des mécanismes limitant les achats impulsifs potentiellement regrettables.

Ces différentes tendances dessinent les contours d’un avenir où le commerce social, incarné notamment par des plateformes comme TikTok Shop, ne se contenterait pas de transformer les modalités d’achat mais redéfinirait plus fondamentalement notre rapport à la consommation, à la fois plus connecté, plus communautaire, mais aussi potentiellement plus conscient et réfléchi.

Conclusion

L’arrivée de TikTok Shop en France, le 31 mars 2025, marque indéniablement un tournant dans l’évolution du e-commerce hexagonal. Cette nouvelle forme de commerce social, qui fusionne divertissement, interaction et transaction au sein d’une expérience fluide et immersive, redéfinit les codes traditionnels de la vente en ligne et ouvre un champ de possibilités inédit pour les marques comme pour les consommateurs.

Les premiers résultats observés depuis le lancement sont éloquents : une notoriété de 42% atteinte en une semaine seulement, plus d’un tiers des Français se déclarant prêts à y effectuer des achats, et des marques emblématiques comme Carrefour qui s’y engagent dès les premiers jours. Ces indicateurs témoignent d’une adoption particulièrement rapide, qui pourrait préfigurer une transformation durable du paysage commercial français.

La force de TikTok Shop réside dans sa capacité à créer un environnement où l’acte d’achat devient une extension naturelle de l’expérience sociale. En s’appuyant sur la puissance de son algorithme et sur l’authenticité qui caractérise sa plateforme, TikTok parvient à générer un contexte particulièrement favorable à la découverte et à l’acquisition de produits, notamment auprès des 18-34 ans qui constituent son cœur de cible.

Pour les marques et e-commerçants français, cette nouvelle plateforme représente une opportunité stratégique majeure, à condition d’en maîtriser les codes spécifiques. Ceux qui sauront adapter leur approche commerciale à cet environnement unique, en privilégiant l’authenticité sur le perfectionnisme marketing et en exploitant pleinement les formats innovants comme le Live Shopping, pourront y trouver un levier de croissance particulièrement efficace pour leurs activités e-commerce.

Cependant, cette révolution du commerce social n’est pas sans soulever d’importantes questions. Les enjeux de protection des données personnelles, les risques d’addiction à la consommation chez les publics vulnérables, ou encore les défis réglementaires liés à cette nouvelle forme de E-commerce appellent à une vigilance collective.

À plus long terme, cela pourrait bien n’être que la première manifestation d’une tendance de fond : l’avènement d’un E-commerce toujours plus social, immersif et personnalisé. Les évolutions technologiques à venir, notamment dans les domaines de la réalité augmentée, de l’intelligence artificielle ou des expériences communautaires, promettent d’enrichir encore cette nouvelle forme d’e-commerce et d’en amplifier l’impact.

En définitive, l’arrivée de TikTok Shop en France ne représente pas simplement l’ajout d’un canal de vente supplémentaire dans un paysage E-commerce déjà saturé. Elle incarne une véritable rupture conceptuelle, où l’acte d’achat se réinvente comme une expérience sociale, créative et engageante. Cette transformation du E-commerce, dont nous ne percevons aujourd’hui que les prémices, pourrait bien redéfinir durablement notre rapport à la consommation dans un monde toujours plus connecté et interactif.



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Logiciel Ecommerce : Octave.biz en liquidation judiciaire

Octave.biz éditeur de logiciels pour le E-commerce a été mis en liquidation judiciaire par le Tribunal de Commerce d’Angers le 19 Mars 2025. Préalablement placé en redressement judiciaire en Novembre 2024, l’éditeur de logiciels avait subit l’attaque d’un ransomware en Août de la même année, rendant inaccessibles les sites e-commerce de ses clients.

Octave.biz

L’entreprise Octave

Fondée en 1996 par Christophe et Michel Perrinet, la société Octave avait été rachetée par le groupe canadien Valsoft en 2023.

Octave.biz commercialisait des solutions logicielles, notamment à destination des professionnels du E-commerce :

L’entreprise Octave réalisait un Chiffre d’Affaires de 6,46 millions d’euros en 2022 pour une perte de – 752 000€.

Octave victime d’un ransomware

Le blog Ecommerce en parlait déjà au mois de Novembre dernier car une cyberattaque à l’aide de ransomwares peut anéantir votre business et mener à la fermeture de votre entreprise, comme c’est le cas avec Octave.biz.

Au mois d’août 2024, l’entreprise Angevine est victime d’une cyberattaque qui impacte durablement ses clients e-commerçants dont elle hébergeait les sites internet.

La cyberattaque consistait pour les hackers à demander une rançon afin que l’entreprise Octave puisse récupérer les données chiffrées.

Les clients d’Octave durement impactés

Les sites e-commerce comme Cobra.fr (passé depuis sur Shopify) AgriPartner, ou encore le distributeur de pièces et accessoires moto 3AS Racing était inaccessible encore le 11 septembre 2024, soit presque un mois après la cyberattaque, conduisant naturellement ces e-commerçants à être en grande difficulté financière.

Ces sites Ecommerce rendus inaccessibles ont subit un impact considérable en matière de référencement de ceux-ci sur les moteurs de recherche à l’instar de Google.

Une quarantaine d’emplois supprimés

Les actes ont des conséquences  : 38 Personnes seront licenciées par le mandataire judiciaire. Les hackeurs peuvent se vanter d’avoir détruit à la fois une entreprise Française de plusieurs millions d’euros de CA, mais aussi ces emplois.

Une proposition de reprise présentée par plusieurs salariés n’a pas abouti, car trop peu de clients étaient disposés à s’engager sur le long terme.

Certaines entreprises cherchent parfois les ennuis, à l’instar de Quentin Haguet, mais ce n’est pas le cas d’Octave.biz

CatégorieTutos pratiques

Linkedin : Comment stopper les emails indésirables depuis votre profil Linkedin ?

email-indesirables-linkedin

Le ras-le-bol est constaté depuis des mois parmi des centaines de milliers d’utilisateurs de Linkedin en France.

Les violations du RGPD sont avérées par des outils de prospection qui scrappent les adresses email des profils Linkedin pour ensuite leur infliger tout un tas d’emails indésirables.

Bien entendu, la plupart des emails ainsi adressés ne comportent aucun lien de désabonnement et contreviennent aux réglementations en vigueur.

Voyons comment masquer votre adresse email de votre profil Linkedin pour ne plus être importuné par ces emails indésirables malveillants et non-sollicités.

1- Connectez-vous à votre compte Linkedin

Avant de pouvoir retirer votre adresse email des listes de prospection, il convient de vous connecter à votre compte Linkedin.

2- Cliquez ensuite sur votre photo de profil Linkedin

email-linkedin

Vous obtenez la vue ci-dessus. Vous pouvez alors cliquer sur « Préférences et confidentialité ».

3- Cliquez sur « visibilité » dans le menu de gauche de votre Linkedin

visibilite-email-linkedin

Cela vous permettra de paramétrer ensuite qui peut voir votre adresse email ou non.

4- Accédez ensuite aux paramètres de visibilité de votre profil Linkedin et de ses informations

Vous obtenez cette vue :

paramètres confidentialité du profil Linkedin

Cliquez sur « Qui peut voir ou télécharger votre adresse e-mail » tel que :

parametres email compte Linkedin

5 – Paramétrez la visibilité de votre adresse email sur Linkedin

paramètres visibilité adresse email Linkedin

Il est conseillé de sélectionner « Uniquement visible par moi » et de désactiver l’autorisation des relations à exporter des e-mails.

Dès lors, vous ne serez plus importuné par la prospection sauvage opérée par certaines entreprises peu regardantes du respect des données personnelles d’autrui.

CatégorieE-commerce

Ecommerce : les Français ont dépensé plus de 175 Milliards d’euros sur internet

D’après le dernier rapport de la FEVAD, en 2024, les Français ont dépensé plus de 175 milliards d’euros pour leurs achats en ligne, soit une croissance de + 9,6% par rapport à 2023. Alors que l’inflation ralentit, cette croissance est principalement portée par une véritable reprise des transactions.

chiffres-ecommerce

  • Quels sont les chiffres du e-commerce en France ?
  • Quels sont les secteurs gagnants ?
  • Quels ont été les temps forts de la vente en ligne en 2024 ?

Quel est le bilan e-commerce 2024 ? Faisons le tour des chiffres du E-commerce Français !

1- Record de chiffre d’affaires du e-commerce Français

👉 En 2024, le e-commerce français a atteint un chiffre d’affaires record de 175,3 milliards d’euros, une augmentation de 9,6% par rapport à 2023.

Le panel iCE100 de la Fevad confirme la croissance plus solide du e-commerce : + 2% contre + 0,6% en 2023. Pour rappel, le panel iCE 100 regroupe une centaine de sites leaders du e-commerce français par secteur.

Cette croissance est due à une véritable augmentation des transactions alors qu’en 2023, la croissance du e-commerce était principalement due à l’inflation, notamment sur les services et les produits de grande consommation.  2,6 milliards de transactions ont été réalisées sur internet en 2024, soit une augmentation de 10% en un an. Le e-commerce Français confirme son dynamisme.

Le panier moyen reste stable à 68 euros. En moyenne, chaque consommateur a effectué plus d’un achat en ligne par semaine. Le total moyen des, dépenses annuelles s’élève à 4 216 euros. 

En 2024, le e-commerce a représenté 11% du commerce de détail français.

Enfin, si les géants du e-commerce comme TEMU inquiètent, les consommateurs français sont des acheteurs plutôt responsables. En effet, 79% d’entre eux considèrent important de privilégier le Made In France et 72% choisissent des produits respectueux de critères environnementaux et éthiques.

2- Les secteurs du e-commerce en croissance

Vente en ligne de services

👉 Le chiffre d’affaires de la vente en ligne de services a progressé de 12 % en 2024, pour un total de 108,4 milliards d’euros de chiffe d’affaires.

59 % des commandes ont été réalisées avec un appareil mobile

La croissance du CA ralentit par rapport à 2022 et 2023 qui avaient vu le chiffre d’affaires de la vente en ligne de services augmenter respectivement de 35 %, et de 19 %. Cependant, cela faisait suite à des années Covid particulièrement peu propices au secteur des loisirs et des voyages. De plus, l’inflation avait alimenté l’augmentation du panier moyen en 2022 et 2023, particulièrement dans le secteur des voyages et de l’énergie. Or, cet effet s’est atténué en 2024.

Le volume de transactions a augmenté de 8 % en 2024, contre 11 % d’augmentation en 2023.

Vente en ligne de produits

👉 Concernant les ventes de produits en ligne, le chiffre d’affaires a retrouvé le niveau de 2021, atteignant 66,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit + 6 % par rapport à 2023.

Pour rappel, le chiffre d’affaires de la vente en ligne de produits avait reculé de – 5% en 2022, puis encore de – 1% en 2023. Après ces deux années de ralentissement, marquées par l’inflation, les ventes en ligne de produits repartent donc à la hausse en 2024, avec un volume de transactions record.

Le volume de transactions a augmenté de + 11 % en 2024 alors qu’il avait diminué de – 1 % en 2023.

Les secteurs les plus dynamiques

👉  Les secteurs ayant connu la plus forte croissance en 2024 sont les suivants :

  • secteur de la beauté : + 4%,
  • secteur des loisirs : + 1%,
  • secteur des voyages : + 4%.

Enfin, 59 % des commandes ont été réalisées avec un appareil mobile en 2024.

3 – Les meilleures périodes pour le E-commerce en 2024

👉  Voici les principaux temps forts du e-commerce en 2024 :

La journée du Black Friday (le 29 novembre) a été la journée la plus dynamique de l’année 2024 avec une augmentation de + 22 % des transactions par rapport à 2023.

31% du volume des ventes ont été réalisées pendant les soldes et Noël :

  • 9% du volume total des ventes en ligne ont été réalisées durant la période des soldes d’été ;
  • 8% du volume total des ventes en ligne ont été réalisées durant la période des soldes d’hiver ;
  • 14% du volume total des ventes en ligne ont été réalisées durant la période des fêtes de Noël.

L’édition 2024 des French Days Printemps, qui a eu lieu entre le 30 avril et le 7 mai 2024, a enregistré un recul des ventes de – 31% par rapport à l’édition 2023.

En revanche l’édition 2024 des Frenchs Days de la rentrée, qui a eu lieu entre le 24 au 30 septembre 2024, a été un succès avec une augmentation des ventes de + 5% par rapport à l’édition 2023.

Outre ces temps forts, certains jours de la semaine ont été plus propices à l’achat en ligne que d’autres. En effet, le dimanche enregistre le plus grand nombre de transactions E-commerce, suivi du lundi et du mercredi.

Conclusion : bilan du e-commerce 2024 en quelques chiffres

Voici les principaux chiffres clés à retenir concernant le e-commerce 2024 :

  1. En France, le e-commerce a atteint les 175,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires au cours de l’année 2024, soit une hausse de + 9,6% par rapport à 2023 ;
  2. Le panier moyen est stable à 68 euros ;
  3. Le chiffre d’affaires de la vente en ligne dans le secteur des services a progressé de + 12 % par rapport à 2023 ;
  4. Le chiffre d’affaires de la vente en ligne de produits a progressé de + 6 % par rapport à 2023 ;
  5. La journée du Black Friday a été la plus dynamique de l’année pour le e-commerce avec une augmentation de + 22 % des transactions par rapport à 2023.

En conclusion, le contexte économique incite les consommateurs à rester prudents concernant leurs dépenses. Cependant, désinflation et hausse des salaires ont contribué à la reprise des achats sur internet permettant au e-commerce Français de signer un nouveau record.

Sources ici et .

CatégorieE-commerceMédiocrité & Contentieux

88 avions par jour et 9000 tonnes de marchandises : le désastre écologique Temu en chiffres

Temu est un site e-commerce Chinois qui inquiète les États et les populations.

Désormais, tous les mois, la plateforme de e-commerce génère 12 millions de colis.

Au total, Temu compte + de 93 millions d’acheteurs à travers l’Europe !

D’après les informations de La Poste, les sites de Ecommerce Shein et Temu représentent près de 22% des colis traités par le groupe Français, contre seulement 5% il y a 5 ans.

Le succès de Temu s’explique notamment par des prix de vente extrêmement bas. On parle d’ultra fast-fashion.

Or, le géant chinois semble représenter une véritable catastrophe à la fois pour l’environnement, les entreprises Françaises, mais aussi pour le consommateur à l’instar de Sergic.

1- Temu : une catastrophe environnementale

👉 D’un point de vue écologique, l’impact de Temu semble catastrophique :

  • 9000 tonnes de marchandises transportées chaque jour, selon les calculs de Forbes, se basant sur ceux de Cargo Facts Consulting ;
  • 88 boeing 777 mobilisés quotidiennement pour transporter ces marchandises ;
  • 1/3 des avions-cargos longue distance du monde entier mobilisés pour Temu ;
  • 6 000 kg de C02 émis pour chaque avion entre New York et Shanghai ;
  • 1 million de vêtements produits chaque jour, soit l’équivalent de 15 000 à 20 000 tonnes de C02 émis ;
  • 2700 litres d’eau sont consommés pour la production d’1 seul t-shirt.

La pollution générée par l’enseigne d’ultra fast-fashion est immense : gaspillage d’eau, millions de tonnes de C02 générées autant à la production des produits que durant leur transport … tout cela, in fine, pour des produits d’une piètre qualité dont la durée de vie très faible leur assure de venir grossir rapidement les millions de tonnes de déchets vestimentaires.

2- Une concurrence déloyale des entreprises Françaises

D’après les chiffres de la FEVAD, le e-commerce a encore atteint un record avec 175,3 milliards d’euros dépensés sur Internet par les Français en 2024, soit une hausse de + 9,6% sur un an,

Or,  sur les plateformes e-commerce asiatiques à prix cassés comme Temu, le panier moyen n’est que de 20 €, contre 68 € pour le panel sondé par la Fevad en 2024. Cela pourrait lester le secteur à l’avenir, rapporte la Fevad.

En 2023, le groupe chinois PDD Holdings qui détient Temu a doublé son chiffre d’affaires et son bénéfice net a bondi de + 144% sur un an au deuxième trimestre. Avec plus de 18 millions de visiteurs uniques par mois , le site d’e-commerce Temu a vu son audience décupler.

« Des accords internationaux considèrent encore la Chine comme pays en développement »

Les ventes des sites français en baisse

Dans le même temps, des e-commerçants français voient la fréquentation de leur site et leurs ventes baisser à l’instar de Veepee ou CDiscount. La concurrence frontale avec l’enseigne chinoise a bien un impact négatif sur le e-commerce Français. Dans une période d’inflation et de baisse du pouvoir d’achat, de nombreux consommateurs se tournent vers ces enseignes à prix cassés. On ne peut pas leur en vouloir …

« Temu est exempté de droit de douane »

En revanche, il est légitime de réclamer un peu d’équité au législateur ! En effet, des accords internationaux considèrent encore la Chine comme pays en développement, et offrent des accords commerciaux extrêmement favorables aux entreprises Chinoises, comme Temu.

Par exemple, Temu est exempté de droit de douane pour tout colis d’une valeur inférieure à 150 €. De plus, l’enseigne chinoise Temu bénéfice d’un tarif de transport deux à trois fois moins élevé que les e-commerçants français.

Une concurrence déloyale

Cette concurrence déloyale nuit gravement aux entreprises françaises concernées, alors même que Temu semble déjà s’affranchir de bon nombre de réglementations européennes.

Enfin, Temu est actuellement perdant sur ses ventes et pressurise les vendeurs de la marketplace pour qu’ils vendent le moins cher possible.

Ainsi, beaucoup de fournisseurs chinois ne peuvent pas faire de marge suffisante pour dégager un profit. Ce modèle économique est à la fois déloyal pour l’économie européenne mais aussi pour les entreprises chinoises.

3- Temu : un danger pour les consommateurs

Plusieurs enquêtes ont été ouvertes par la Commission européenne à l’encontre de Temu. Elles concernent des pratiques commerciales déloyales comme de faux rabais ou des annonces trompeuses, des produits défectueux, mais aussi de la vente sous pression.

Une marchandise non conforme aux normes de l’Union Européenne

👉 Fin 2024, la Commission européenne a ouvert une enquête afin de vérifier le respect des normes UE des produits vendus sur la plateforme Temu.

Or,  d’après le directeur général de la Fédération Française des Industries du Jouet, 95% des jouets vendus sur Temu peuvent être dangereux. En effet, un essai réalisé par l’association européenne des industries du jouet d’Europe a montré que 18 des 19 produits testés ne sont pas conformes à la législation européenne. Pire, ces 18 produits présentent un danger pour les enfants.

De nombreux autres tests visant à vérifier la qualité des produits ont donné les mêmes résultats catastrophiques en termes de sécurité.

Hélas, le logo « CE » attestant de la conformité des produits peut être apposé sans réaliser d’essais externes. Il suffit que le fabricant procède à des essais lui-même. Les produits Temu semblent ne faire qu’apposer le symbole sans procéder au moindre test de sécurité ! Les fabricants chinois ne donnent aucune garantie quant à la sécurité des produits qu’ils proposent sur la plateforme.

Enfin, en cas de produit défectueux, les clients n’ont pas de recours puisque le service clientèle est inexistant. Il semble impossible de parler à un support client ou de se faire rembourser.

Temu : des jeux pour rendre les clients addicts

👉 L’enquête de la Commission européenne vise également à examiner les risques liés à la conception addictive de l’application de vente en ligne.

Outre les prix dérisoires, une autre stratégie consiste à rendre accros les clients grâce à des algorithmes de personnalisation parmi les plus puissants du monde. A chaque visite sur l’application les consommateurs trouvent exactement ce dont ils ont ou pourraient avoir besoin.

Enfin, Temu utilise les jeux en ligne pour maintenir l’attention des clients et les pousser à la consommation. Ces programmes de récompenses ludiques sont accusés d’avoir « des conséquences négatives sur le bien-être physique et mental des utilisateurs ».

Certains clients jouent plusieurs heures par jour pour tenter de remporter des concours. Ils sont incités à partager leurs progrès sur les réseaux sociaux pour augmenter encore la visibilité de la plateforme. À chaque achat, les clients bénéficient d’avantages dans leur jeu. Une sorte de programme fidélité poussé à l’extrême !

Des données personnelles absorbées par Temu

Pour développer des stratégies marketing ultra personnalisées, les données personnelles des utilisateurs sont absorbées et analysées par la plateforme. C’est notamment grâce aux jeux en ligne que l’application récupère des données personnelles.

Temu a récemment lancé une campagne sur les réseaux sociaux en France, au Royaume-Uni et en Belgique pour littéralement payer les utilisateurs afin qu’ils transmettent leurs données personnelles. Il était question de les récompenser de 100 € en échange d’une utilisation de leurs données personnelles comme leurs opinions politiques ! Devant le tollé (et les risques de sanction en matière de RGPD peut-être ?), Temu a abandonné l’idée.

Conclusion

La tornade Temu cause de nombreux dégâts à travers le monde. Les consommateurs sont incités à « dépenser comme des millionnaires » pour des objets parfois dangereux pour la santé et désastreux pour l’environnement et nos enfants.

Le géant chinois, qui pressurise ses vendeurs et les fait parfois même vendre à perte, cause également une concurrence déloyale aux entreprises européennes. Il serait temps que des mesures soit prises pour endiguer ce flot de plus en plus massif de colis d’ultra fast-fashion chinoise.

Sources ici et . Mais aussi et ici.

CatégorieIA

ChatGPT search signe t-il la fin de Google ?

Page d'accueil de Chat GPT Search

ChatGPT, l’IA générative d’Open AI a lancé son propre moteur de recherche. D’abord réservé aux utilisateurs de ChatGPT Plus, les abonnés payants, il a été rendu accessible à tous gratuitement en décembre 2024.

Alors que Google représente environ 95 % des recherches dans le monde, certains en prédisent la fin avec l’arrivée de ChatGPT Search.

Comment fonctionne ChatGPT Search ? Comment y accéder ? Peut-il remplacer Google ? Voici 5 choses à savoir sur le moteur de recherche d’open AI.

1- Qu’est-ce que ChatGPT Search ?

ChatGPT Search se présente comme un moteur de recherche à même de concurrencer, voir de remplacer, Google.

Il est souvent reproché à la version standard de ChatGPT de ne pas être en capacité de proposer des informations actualisées. En revanche, ChatGPTSearch s’appuie sur un accès direct à des moteurs de recherche sur le web pour offrir des réponses récentes. Ces recherches reposent sur des sources pertinentes et actualités.

Il est cependant différent des autres moteurs de recherche. En effet, lorsque l’on tape un mot-clé sur un Google, celui-ci propose une liste de liens dans la page de résultats (la SERP) en fonction de leur pertinence.

ChatGPT Search propose directement une réponse à la question posée, accompagnée d’une liste de liens permettant de vérifier les sources. Plus qu’un moteur de recherche, cet outil serait plutôt un moteur de réponse !  

ChatGPT Search bénéficie à la fois des puissantes capacités du modèle d’IA de ChatGPT et de l’accès aux informations mises à jour en temps réel.

Dans le monde du web, c’est forcément une (r)évolution majeure !

2- Comment accéder à ChatGPT Search ?

Accès à ChatGPT Search

ChatGPT Search est accessible directement depuis le chatbot. Il suffit de cliquer sur l’icône « Rechercher ». Ensuite, l’utilisateur peut taper un simple mot-clé ou une question plus détaillée pour obtenir un résumé des résultats du web. Selon la formulation de la question, les résultats sont alors triés et reformulés pour une meilleure lisibilité.

barre de recherche ChatGPT Search

⚠️ Il peut être nécessaire d’activer les outils. Dans ce cas, accédez aux Paramètres :

  • Cliquez sur votre profil ou les options de configuration.
  • Rendez-vous dans l’onglet Fonctionnalités bêta ou Paramètres avancés.
  • Activez l’option de Recherche en ligne ou Browser (selon la plateforme).

Utilisation de ChatGPT Search

Voici un exemple concret d’utilisation de ChatGPT Search pour une recherche locale.

L’utilisateur recherche des pizzerias dans une zone géographique précise. Il suffit de taper une requête dans la barre de recherche du type : indique moi 3 pizzerias dans le 20ème arrondissement de Paris.

ChatGPT Search propose alors une liste de restaurants correspondants avec une description et leur position sur la carte. Il est possible d’activer l’onglet Liste ou Carte selon la présentation que l’utilisateur préfère.

De plus, le chatbot cite ses sources :

Sources citées par ChatGPT Search

Si l’utilisateur souhaite repasser sur le chatbot conversationnel, il suffit de cliquer une nouvelle fois sur l’icone « Recherche sur le web » qui vous fera quitter la navigation.

3- ChatGPT Search est-il gratuit ?

👉 Oui, ChatGPT Search est accessible gratuitement pour tous les utilisateurs.

Initialement réservé aux abonnés payants lors de son lancement en octobre 2024, OpenAI a ouvert l’accès à cette fonctionnalité à l’ensemble des utilisateurs en décembre 2024. Cette accessibilité gratuite est calculée.

OpenAI a rendu ChatGPT Search gratuit de manière à s’attaquer frontalement à Google en l’ouvrant au plus grand nombre. Ce modèle sera peut être amené à évoluer par la suite pour rentabiliser une technologie très coûteuse. Pour le moment, l’objectif est de fédérer un maximum d’utilisateurs en leur permettant de la tester.

4- Peut-on utiliser ChatGPT à la place de Google ? 

👉 OpenAI a publié une extension pour le navigateur Google Chrome.

Il peut être fastidieux de devoir ouvrir chatGPT pour faire sa recherche. Avec l’extension, vous remplacez directement le navigateur par défaut par ChatGPT Search.

Une fois l’extension installée, l’utilisateur tape sa requête directement dans le navigateur et ChatGPT ouvre une discussion.

GPT Search est compatible avec Google Chrome mais aussi les autres navigateurs les plus populaires comme Mozilla Firefox, Microsoft Edge ou Safari.

Obtenir l’extension ChatGPT

Toutefois, ChatGPT Search se distingue des moteurs de recherche car il propose des fonctionnalités supplémentaires. Les pages de résultats Google affichent le premier résultat avec un résumé, ainsi que d’autres questions pour affiner la recherche. Search GPT va plus loin en fournissant à l’internaute une synthèse d’informations provenant de différentes sources ou encore des réponses à des questions spécifiques sans autre clic. Plus qu’une liste de liens, l’outil peut permettre de résoudre des problèmes en temps réel.

Cependant, la recherche peut ne pas apporter les réponses recherchées, notamment pour consulter un site en particulier. Et il n’existe pas encore de bouton pour switcher entre la recherche GPT Search et une recherche web sur Google, notamment pour rechercher un site en particulier plutôt qu’une réponse.

5- ChatGPT Search va-t-il remplacer Google ?

Certains en sont convaincus. En effet l’outil GPT Search s’avère déjà très puissant.

Un manque de variété des sources

Cependant, à l’heure actuelle, il présente encore des lacunes, notamment en termes de sources. L’outil doit absorber de l’information pour fonctionner et pour le moment il y a encore un vrai manque de variétés des sources. ChatGPT consulte plus de références anglophones ou espagnoles que Françaises, ce qui a un impact sur la qualité des informations concernant l’actualité nationale.

Prenons un cas pratique, quand un utilisateur demande à ChatGPTSearch qui est Angélique Angarni, la nouvelle Miss France, ses sources sont majoritairement anglophones ou espagnoles :

Sources ChatGPTSearch

Ceci s’explique car OpenAI a, pour le moment, établi des partenariats essentiellement avec des médias anglophones et espagnols. Même s’ils ont également un partenariat avec Le Monde, l’outil est moins au fait de l‘actualité Française et encore moins au niveau local.

Il s’agit également de vérifier les informations car ChatGPT va chercher de nombreuses données sur Wikipédia dont les sources ne sont pas toujours fiables, chaque contributeur étant libre d’y indiquer ce qu’il souhaite.

A contrario, Google dispose 25 ans d’historique et 40 millions d’ouvrages y sont numérisés. OpenAI ne dispose pas de l’historique ni de la même quantité de data. C’est grâce à ces données que Google est encore à l’heure actuelle le moteur de recherche le plus pertinent. Cependant, ChatGPT est amené à évoluer au fil du temps, et sera de plus en plus performant.

Un modèle économique remis en question

A l’heure actuelle, les entreprises et les médias ont besoin de Google pour exister. Ils mettent en place des stratégies de référencement, notamment à l’aide du livre SEO, afin d’atteindre les meilleures positions dans la SERP sur des requêtes-clés. Certains misent sur les annonces payantes (le SEA) pour être mis en avant. Qu’est-ce que ce modèle économique deviendra si les internautes n’ont plus à cliquer sur les liens pour obtenir leur réponse ?

Les sources indiquées par ChatGPT Search pourront éventuellement apporter du trafic à ces sites, mais quid des autres ? Cela nécessite de repenser le SEO pour éviter que les sites web ne meurent, ce qui aurait pour conséquence de raréfier les données disponibles et donc … les sources fiables pour ChatGPT Search. Un véritable cercle vicieux !

Actuellement, chatGPT finance certains médias pour pouvoir aspirer leurs contenus. Mais cela pose problème pour les petits médias ou les petits sites qui risqueront de n’être plus visibles et donc sans source de revenus.

Google : une habitude tenace

Même si ChatGPT Search commence à faire sérieusement parler de lui et à intéresser de plus en plus d’utilisateurs, Google ne devrait pas disparaître de sitôt.

Par la force de l’habitude, les utilisateurs sont habitués à son ergonomie, et à trouver rapidement les sites dont ils ont besoin. Les recherches sont pertinentes et peu d’internautes essaient d’autres moteurs de recherche, même avec la promesse de l’IA. Le DMA de Google permet de changer de navigateur. Or, la plupart des utilisateurs laisse Google par défaut. 

ChatGPT Search est en revanche de plus en plus utilisé au travail. En effet, on observe une plus grande fréquence d’utilisation en semaine que le weekend. Les internautes l’utilisent encore assez peu pour leurs recherches « commerciales ». L’utilisateur en tant que « client » reste encore à convaincre.

ChatGPT Search ne doit pas être pris à la légère. Il constitue déjà une très sérieuse concurrence pour Google, tout en s’en démarquant. Les propriétaires de site web devront se tenir attentifs à son évolution afin de s’adapter rapidement.

Sources de cet article :

Lefigaro
JeuxVideos
Foxglove
Mashable
Journaldugeek

CatégorieEntrepreneuriat

Rétrospective 2024 et Meilleurs Voeux pour 2025 !

Rétrospective 2024

En général

L’année 2024 s’est achevée. Il est toujours intéressant de pencher un peu la tête sur le côté pour regarder dans le rétroviseur l’année écoulée.

Cette année 2024, il n’a pas été simple de faire du business sereinement.

D’une part, les aléas politiques dans le pays, la percée des extrêmes et les actions illégales de la CGT, ont apporté de l’instabilité et de l’incertitude chez les entrepreneurs, les investisseurs et les porteurs de projets.

D’autre part, prôner un SMIC à 1600 euros net, sans accroissement de la productivité, ni nouvelles recettes en face, montre à quel point l’inculture économique est systémique.

Les décisions prises par nos élus et leur démagogie ont des conséquences bien réelles dans le quotidien de nos entreprises.

Lorsque durant la pandémie l’extrême gauche hurlait sur les plateaux télé qu’il ne fallait ni payer son loyer ni ses factures et que tout irait bien. Cela s’est naturellement matérialisé par une hausse des impayés fallacieux et un accroissement des besoins en trésorerie pour les créanciers.

Aujourd’hui, on paie ce discours par une habitude acquise chez certains de ne toujours pas payer ce qu’ils doivent. Même les sociétés de recouvrement mettent la clef sous la porte car leurs menaces ne font plus peur aux débiteurs !

Corrélativement, les plans sociaux et les dépôts de bilan s’enchaînent et ce n’est qu’un début.

C’est peut-être finalement cela que recherchent ces élus afin d’avoir le chaos tellement escompté ?

Comment un dirigeant d’entreprise peut-il se projeter actuellement ?

Le budget de Michel Barnier était composé de hausses fiscales injustes pour ceux qui contribuent déjà le plus au pays par leurs impôts, leurs entreprises et leurs emplois.

La visibilité de l’entrepreneur est réduite à néant tout comme la confiance des investisseurs lassés de voir se succéder des politiques fiscales défavorables.

La sécurité, la mobilité et le développement économique territorial ne semblent même plus assurés par nos élus.

Le discours est populiste et même haineux chez certains élus, à l’instar d’LFI.

Le souci est qu’il fait des émules chez les jeunes comme à Sciences Po Paris.

Pourtant les entreprises et leurs dirigeants sont notre meilleur espoir de prospérer.

Dotnet

Chez Dotnet, nous éditons LE logiciel de paie utilisé par plus de 140 000 professionnels : TPE, PME, artisans, commerçants, restaurateurs, professions libérales, et tout employeur professionnel qui dispose d’au moins un salarié.

Retrouvez-nous chaque jour sur BFM Business.

De par notre activité principale, nous nous sommes confrontés aux chiffres de l’économie réelle.

Nos clients ont-ils des difficultés ?

Oui. Là où nous constations auparavant entre 1 et 2 dépôts de bilan par mois, nous en constatons actuellement entre 3 et 4… par semaine !

De la même façon, les générations du solde de tout compte pour un salarié sur le départ ont plus que doublé depuis l’annonce de la dissolution par le président Macron.

L’annonce de hausses d’impôts démesurées et de mesures fiscales coercitives, à l’encontre de ceux qui contribuent déjà le plus, ont créé un appel d’air des investissements vers l’étranger.

Actuellement, de nombreux dirigeants, entrepreneurs porteurs de projets regardent vers l’étranger pour placer leurs économies et y développer leur business.

Il faut dire que tout a été fait pour mettre l’économie à l’arrêt :

  • Là où la fiscalité devrait être allégée, elle est alourdie.
  • Là où la simplification devrait être la norme, la complexification est le leitmotiv.
  • Là où la justice fiscale devrait prévaloir, on étreint encore davantage ceux qui en paient le plus.

Cela ne peut pas perdurer bien longtemps. Il faut rétablir la confiance des investisseurs et des entrepreneurs, car sans eux il ne se passe rien.

L’entièreté du système repose actuellement sur les entreprises.

En ce qui concerne nos projets, au mois de mars 2024, nos équipes ont mis en ligne la nouvelle version du logiciel Fiche-Paie.net.

Plus simple, plus intuitive, davantage ergonomique.

Je tiens à remercier chaleureusement Greg et Bastien pour leur implication sans faille dans ce projet. Je n’oublie pas non plus Kevin, Tom, Mathéo et Valentin qui ont démontré leurs compétences et leur investissement.

En 2025, nous poursuivons sans discontinuer nos innovations. De belles choses se profilent pour nos clients et pour nos collaborateurs qui seront au capital de l’entreprise 😉

Nous avons encore une feuille de route de deux ans afin de conquérir un segment du marché sur lequel nous ne sommes pas encore présents.

Pour atteindre nos objectifs, nous recrutons et nous nous appuyons sur nos fondamentaux avec des partenariats stratégiques.

Alfanet Technologies

Dans cette entité, nous poursuivons les projets originaux et variés.

Tout d’abord la partie e-commerce avec notre site de vente en ligne de tableaux décoratifs.

Puis la partie médias avec le lancement réussi du Journal Économique qui rassemble toute l’actualité économique.

Et enfin, une application SaaS BtoC qui sera déployée à la fin du premier trimestre 2025. (grosse surprise !)

Ces projets s’inscrivent dans la feuille de route initiée en 2019 et qui se déploie au fur et à mesure.

Des rencontres

Cette année fut l’occasion également de superbes rencontres, notamment celle de Laurence Garnier, sénatrice de Loire-Atlantique, devenue secrétaire d’État à la consommation.

Mais aussi Foulques Chombart de Lauwe, candidat à la mairie de Nantes, qui porte un projet résolument différenciant de l’actuelle politique d’extrême-gauche portée par Johanna Rolland.

Et bien d’autres tout aussi enthousiasmantes !

Un peu d’écriture

Durant cet été, j’ai profité de quelques moments de calme pour écrire un nouvel ouvrage cette fois-ci consacré au SEO que je pratique depuis 20 ans.

Le Livre SEO 2025 est d’ores et déjà disponible en librairie et sur les sites e-commerce habituels. L’entièreté des bénéfices est reversée aux associations que nous soutenons depuis des années.

En 2025, je vais travailler sur le Livre SEO 2026. J’aimerai aussi finaliser dans l’année un ouvrage beaucoup plus personnel dont je repousse la publication depuis plus d’un an malgré son achèvement.

Fan absolu de Xavier Niel, je vous conseille le livre « une sacrée envie de foutre le bordel », il est juste EXCEPTIONNEL !

Quelques contentieux

En matière de litiges, toute entreprise y est confrontée tôt ou tard. Si vous n’avez pas d’ennemi, alors vous n’avez pas dû accomplir de grandes choses, comme le suggérait le poète Charles Mackay.

Nous avons eu à faire à deux organisations à éviter comme expliqué dans cet article et dans celui-ci.

Puis, cette perpétuelle inversion de valeurs, où le bourreau se prend pour la victime et où le coupable se présente comme innocent, devient insupportable.

Cette mauvaise foi, cette malhonnêteté et ce déni nuisent considérablement à la confiance indispensable entre les individus.

C’est à cause de ces personnes et organisations nocives que notre pays se porte aussi mal.

L’illustration parfaite en revient à ce transporteur qui l’année passée avait démoli une nos barrières durant les congés de fin d’année, avant de nous assigner en justice… si si c’est 100% vrai.

Je pourrais également évoquer Google qui ne respecte pas ses clients en leur re-facturant la taxe sur le numérique à laquelle il est assujetti.

Sans omettre ce chantage aux faux avis clients pratiqué par bon nombre d’individus malhonnêtes que personne n’a envie de fréquenter.

Seulement, je pense qu’en 2024 la palme d’Or revient à Payzen dont nous avons relaté les manœuvres étonnantes pour un prestataire de paiement.

En 2023, la palme d’Or était attribuée à EPSA Propreté.

Qui aura la palme d’Or en 2025 ? Rassurez-vous (ou pas) les candidats en lice sont déjà nombreux ! Kikotey.com

2025 ça commence maintenant !

Pour 2025, on peut souhaiter un peu d’apaisement et de stabilité dans notre monde afin de pouvoir continuer d’avancer un peu.

La France est libérale avec les acteurs étrangers qui viennent faire du business sur son sol sans payer un euro de TVA.
Seulement, elle est contraignante et quasi-communiste pour la plupart des entreprises françaises essorées par la fiscalité corrélative et les normes absurdes.

Un peu de justice fiscale serait davantage d’équité dans les échanges commerciaux plutôt que d’assommer fiscalement ceux qui font tourner la boutique France.

Et le E-commerce dans tout ça ?

Nous continuerons à en parler sur ce blog qui lui est consacré. D’autant plus que ce n’est pas l’eldorado prôné par certains. Au contraire, ces dernières années les fermetures de sites e-commerce se sont multipliées.

2025 ne sera pas une bonne année en matière économique. Les plans sociaux vont se multiplier tout comme les procédures collectives. La rédaction du Journal Économique est mobilisée sur ces sujets.

L’espoir réside dans le bon sens retrouvé, que je souhaite à tous.

Belle année 2025, remplie de joie, de bonheur et surtout… de bonne santé !

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Comment les ransomwares peuvent-ils anéantir votre business ?

Les attaques de ransomwares sont devenues une menace majeure pour les entreprises. Selon le rapport de Sophos, éditeur de solutions de cybersécurité, 74% des entreprises interrogées déclarent avoir été touchées.

Il existe actuellement près de 70 groupes de ransomwares actifs. Grâce à cela, les cybercriminels s’infiltrent dans les systèmes, dérobent ou scriptent les données, avant de demander une rançon parfois vertigineuse aux organismes pour les récupérer.

Toutes les entreprises sont exposées, de la TPE aux grands groupes, ces pirates informatiques n’ont aucun scrupule.  Quelles sont les conséquences d’une attaque de ransomware?

1- Quelle est la définition d’un ransomware ?

Le nombre de victimes d’attaques par ransomware a augmenté de 128,17 %  d’après une étude Ransomlooker. Mais qu’est-ce qu’un ransomware ?

Qu’est-ce qu’un ransomware?

Un ransomware est un type de logiciel malveillant conçu pour dérober ou crypter des fichiers de données, voire verrouiller un système. Le malware les rend inutilisables ou inaccessibles à l’entreprise. Ensuite, le pirate informatique exige une rançon en échange de la clé de décryptage ou de la restauration de l’accès aux données.

Une attaque par ransomware se fait en plusieurs étapes :

  1. Infection des systèmes d’information par différents moyens ;
  2. Vol, verrouillage et/ou chiffrement des données : le logiciel chiffre ou verrouille les fichiers importants sur l’ordinateur ou le réseau de l’entreprise (base de données, applications, etc) ;
  3. Demande de rançon : le cybercriminel exige de l’entreprise qu’elle paie une forte somme, souvent via cryptomonnaie pour une transaction anonyme, en échange de la clé de décryptage ou de la restauration des données.

Quels sont les principaux logiciels de ransomware ?

Il existe différents types de ransomwares aux conséquences différentes mais toujours très lourdes pour l’entreprise piratée :

  • Les crypto-ransomwares : ces malwares chiffrent les fichiers de données d’un système pour rendre le contenu inaccessible. La clé de chiffrement est transmise en échange d’une rançon.

  • Les lockers :  le ransomware interdit l’accès à votre ordinateur en le verrouillant. Un écran de verrouillage affiche la demande de rançon.

  • Les scarewares : ce faux logiciel indique à l’utilisateur que son ordinateur a été infecté par un virus, ce qui est faux. Les pirates exigent alors de l’entreprise un paiement pour résoudre le problème. Certains scarewares verrouillent l’ordinateur, parfois de nombreuses fenêtres pop-up envahissent l’écran mais sans endommager les fichiers.

  • Les doxwares : ce logiciel permet de faire chanter les victimes en les menaçant de divulguer des données sensibles, personnelles ou professionnelles.

3 exemples de ransomwares

Il existe de nombreux rançongiciels. Prenons quelques exemples de ransomwares : 

Lockbit ransomware

Lockbit ransomware est dominant puisque 39 % des attaques ont perpétrées avec ce logiciel.

Comment fonctionne-il ?

Il s’agit d’un crypto-ransomware puisqu’il exige une rançon en échange d’un déchiffrement. Lockbit se démarque toutefois des autres attaques par ransomware reposant sur une intrusion manuelle dans le réseau. En effet, ses attaques se propagent automatiquement.

Akira ransomware

Le ransomware Akira est particulièrement actif depuis décembre 2023.

Comment fonctionne-il ?

Ce logiciel malveillant chiffre les données des serveurs et efface les données du NAS. C’est-à-dire que non seulement les cybercriminels cryptent les fichiers, mais qu’ils suppriment aussi les sauvegardes, de façon à acculer les victimes à payer les rançons. Pour y échapper il est nécessaire d’avoir des sauvegardes hors ligne protégées contre les accès physiques non autorisés.

Wannacry ransomware

Wannacry ransomware est un autre exemple de crypto-ransomware.

Comment fonctionne-il ?

Ce ransomware cible les ordinateurs utilisant le système d’exploitation Microsoft Windows. Classiquement, les données sont chiffrées et le paiement d’une rançon en bitcoin est exigée. En 2017 une attaque mondiale a entraîné une véritable épidémie. L’utilisation de systèmes informatiques obsolètes et le manque de mises à jour des logiciels ont entraîné de gros dégâts chez nombre d’entreprises.

2- Comment arrive un ransomware ?

Comment les criminels parviennent à infecter les réseaux informatiques ? Quelles sont leurs méthodes ? 

Voici les principales méthodes utilisées par les cybercriminels pour faire pénétrer ces malwares dans les systèmes :

Le phishing ou hameçonnage

👉 Selon le rapport Verizon, le hameçonnage représente près de 36 % de toutes les violations de données.

Or, le phishing est l’une des méthodes les plus fréquemment utilisées pour propager des ransomwares. Il s’agit de messages frauduleux envoyés par e-mail, par SMS ou sur les réseaux sociaux. Les messages adoptent tous les codes pour sembler provenir d’une source légitime comme une banque, les impôts, l’urssaf, etc. 

Ces messages contiennent le plus souvent :

  • Des liens malveillants : lorsque l’on clique dessus, le téléchargement du ransomware se déclenche.
  • Des pièces jointes infectées : les fichiers en PDF, Word ou Excel téléchargent le logiciel malveillants dès qu’elles sont ouvertes par l’utilisateur.

L’exploitation des failles logicielles par les ransomware

Les ransomwares peuvent exploiter des failles de sécurité dans des logiciels non mis à jour ou des systèmes d’exploitation vulnérables.

Ils exploitent notamment les vulnérabilités dans les systèmes d’exploitation (comme Windows, macOS ou Linux) ou dans des logiciels comme des navigateurs, des plugins, des applications, etc. Les pirates informatiques exploitent les failles pour propager l’infection.

📝 Par exemple : un ransomware s’est infiltré dans des milliers de systèmes via le logiciel VMware ESXi. Une faille de sécurité a été exploitée. Celle-ci était connue mais les mises à jour n’avaient pas été faites.

Les ransomwares peuvent également infecter un ordinateur car un salarié a téléchargé un logiciel piraté ou a surfé un site web compromis. Attention également aux clés usb ou aux disques durs externes contaminés. Le travail à distance a également favorisé la propagation de ransomwares via des connexions non sécurisées.

Quels sont les impacts d’une attaque de type ranwomware ?

 La France est au 5ème rang mondial des attaques par ransomware. Or, nous l’avons vu, l’objectif des pirates informatiques qui lancent une attaque de ransomware est d’obtenir une rançon. Ces piratages peuvent avoir des effets catastrophiques sur un organisme en termes financiers, organisationnels et d’image sur le marché.

Les pertes financières consécutives au ransomware

Si l’entreprise décide de payer la rançon demandée pour récupérer ses accès, la conséquence financière peut être retentissante.

Au niveau monde, 56% des entreprises victimes de cyberattaque ont payé la rançon pour récupérer des données chiffrées. Ce chiffre passe à 71% lorsque le malware a exploité des vulnérabilités du système. Les chiffres concernant le montant de la rançon exigée varient selon les études, l’étude Sophos l’évalue à une moyenne de … 4 millions de dollars.

Il semblerait qu’il faille relativiser ce montant faramineux. En France, dans 64 % des cas, la demande de rançon ne dépasse pas les 10 000 € et 6 % d’entre elles seulement dépasseraient 100 000€.

Cependant les pertes financières ne se limitent pas au paiement de la rançon puisqu’il faut compter :

  • la perte engendrée par l’impossibilité d’accéder aux fichiers, ce qui peut complètement paralyser une entreprise ou à minima ralentir son activité ;

  • les coût de recouvrement suite à une attaque: coût de l’intervention d’experts, coût des outils pour restaurer correctement le système, ainsi que la réparation des éventuels dégâts causés sur le système d’information et les équipements ;

  • les coûts indirects liés à des actions en justice ou des amendes des autorités de contrôle en cas de non-conformité : c’est le cas quand il y a vol ou perte des données en violation du RGPD.

🛑 Une analyse de Bessé et G.P. Goldstein montre que le risque de défaillance de l’entreprise augmente d’environ 50% dans les 6 mois qui suivent l’annonce de l’incident. Si l’entreprise est déjà en difficulté, un tel évènement peut la conduire à mettre la clé sous la porte.

La dégradation de l’image de l’entreprise à cause d’un ransomware

Une attaque, notamment si elle a utilisé des failles de sécurité et que des vols de données sont à déplorer, a des répercussions négatives sur la réputation de l’entreprise ou de l’organisme (collectivité locale, service public, ONG, etc).

En effet, si une entreprise subit une attaque de ransomware, cela peut être interprété comme un signe d’insuffisance des mesures de cybersécurité. Un défaut de confiance de la part des clients ou des partenaires peut survenir suite à une telle attaque.

Lorsque l’attaque est médiatisée, l’entreprise peut être perçue comme vulnérable, voire irresponsable. Tout dépend également de comment l’entreprise gère la situation de crise et quelle est sa communication sur le sujet. Sous-estimer la gravité de l’attaque, tenter de la masquer ou de minimiser l’incident aura tendance à créer un sentiment d’insécurité et pourrait nuire à sa crédibilité.

Conclusion ransomware

Une cyberattaque par ransomware constitue toujours un coût pour l’entreprise. Un coût financier mais aussi un coup pour la réputation de l’entreprise.

Ces attaques, proche du harcèlement, sont également susceptibles de générer un stress très important, notamment parmi les équipes des petites entreprises. La sensation de vulnérabilité peut s’avérer particulièrement difficile à accepter.

Il existe cependant des solutions pour limiter ces risques d’attaque : sensibiliser les salariés à la cybersécurité, effectuer les mises à jour logicielles régulières, réaliser des sauvegardes sur supports physiques, etc.

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